Apocalypse 20:1 - Et je vis descendre du ciel un ange qui avait la clef de l’abîme et une grande chaîne dans sa main.
[20.1-6 « Règneront avec lui pendant mille ans. D’après ce qui précède, nous pouvons nous figurer ce règne de mille ans, prélude à la gloire définitive, comme une réalisation plus complète de l’adveniat regnum tuum (que ton règne vienne) de l’oraison dominicale. L’Eglise a remporté une grande victoire sur Satan (verset 2) et sur le monde, dont le prince des ténèbres ne peut plus faire l’instrument de ses séductions. Sans doute, la lutte entre l’esprit et la chair n’a pas cessé ; les enfants de Dieu marchent encore dans la foi, non dans la claire vision : ils sont encore des pèlerins ici-bas ; la mort exige encore sa solde. Mais une effusion plus abondante des dons de l’Esprit-Saint est répandue dans les âmes ; les combats de la vertu sont moins rudes, plus souvent victorieux. Durant cette ère de paix, le christianisme étend partout son action ; il pénètre de son esprit les arts, les sciences, toutes les relations sociales. Plusieurs appliquent à cette période de bénédiction les riants tableaux d’Isaïe (11, 6-9 ; 30, 6 ; 65, 20) et de Daniel (2, 35-44 ; 7, verset 13 et suivants). Pendant les premiers siècles de l’Eglise, le millénarisme fut conçu comme le retour glorieux de Jésus-Christ venant régner sur la terre avec ses saints pendant mille ans avant le jugement général. Cette attente était commune, nous pourrions dire populaire parmi les premiers fidèles (Papias, saint Justin, saint Irénée, Tertullien, etc.) ; elle les soutient et les console sous le feu de la persécution. [Hélas] des hérétiques y mêlèrent des idées grossières qui la firent bien vite rejeter. Dès le temps de saint Jérôme, [on pensa autrement] : c’est du haut du ciel avec ses Saints, et non pas visiblement présent sur la terre, que Jésus-Christ, d’après saint Jean, doit régner pendant mille ans, et ce règne doit précéder le second avènement, sans se confondre avec lui. Saint Augustin, après quelques hésitations, finit par voir dans le règne de mille ans toute la durée de l’existence terrestre de l’Eglise (de Civit. Dei, XX, VII, 13). Bossuet le fait commencer avec Jésus-Christ et finir en l’an mille. D’autres le placent entre Charlemagne et la Révolution française. Nous pensons, avec Bisping, que le millénium n’a pas encore fait son apparition. » (Chanoine CRAMPON, 1885)]