Actes 9:30 - Les frères, l’ayant su, le conduisirent à Césarée, et l’envoyèrent à Tarse.
[9.30 « Césarée de Palestine, qu’il faut distinguer de Césarée de Philippe, était une place forte, bâtie par Hérode, sur les bords de la mer, en l’honneur de César-Auguste, et munie d’un port de première importance. Le gouverneur romain résidait dans ses murs, avec un corps de troupe italien sur la fidélité duquel il pouvait compter. Le diacre Philippe s’y établit. Deux siècles et demi plus tard (315-340), cette ville avait pour évêque le premier historien de l’Eglise, Eusèbe, et la maison du centurion Corneille, transformée en église, était devenue un lieu de pèlerinage. » (L. BACUEZ.) — « Césarée, l’ancienne et splendide capitale d’Hérode, n’a plus un seul habitant, raconte Lamartine. Ses murailles, relevées par saint Louis pendant sa croisade, sont néanmoins intactes, et serviraient encore aujourd’hui de fortifications excellentes à une ville moderne. Nous franchîmes le fossé profond qui les entoure, sur un pont de pierre à peu près au milieu de l’enceinte, et nous entrâmes dans le dédale de pierres, de caveaux entrouverts, de restes d’édifices, de fragments de marbre et de porphyre dont le sol de l’ancienne ville est jonché. Nous fîmes lever trois chacals du sein des décombres qui retentissaient sous les pieds de nos chevaux ; nous cherchions la fontaine qu’on nous avait indiquée, nous la trouvâmes avec peine à l’extrémité orientale de ces ruines ; nous y campâmes. Vers le soir, un jeune pasteur arabe y arriva avec un troupeau innombrable de vaches noires, de moutons et de chèvres ; il passa environ deux heures à puiser constamment de l’eau de la fontaine pour abreuver ses animaux, qui attendaient patiemment leur tour, et se retiraient en ordre après avoir bu, comme s’ils eussent été dirigés par des bergers. Cet enfant, absolument nu, était monté sur un âne ; il sortit le dernier des ruines de Césarée, et nous dit qu’il venait ainsi tous les jours d’environ deux lieues, conduire à l’abreuvoir les troupeaux de sa tribu établie dans la montagne. Voilà la seule rencontre que nous fîmes à Césarée, dans cette ville où Hérode, suivant Josèphe, avait accumulé toutes les merveilles des arts grecs et romains. » — « Tarse, sur les bords du Cydnus, était la capitale de la Cilicie. C’était une ville libre, qui élisait ses magistrats ; mais il n’est pas certain qu’elle fût colonie romaine, ni qu’elle jouît du droit de municipe. Aussi croit-on que le titre de citoyen romain, acquis à saint Paul dès sa naissance, était un privilège de sa famille et non de sa patrie. Il est certain qu’il y avait en Asie, en particulier à Ephèse et à Sardes, des Juifs qui avaient reçu ce titre, soit pour leurs services militaires, soit pour quelque autre motif. La proximité de la mer et le voisinage de Chypre permettait à Tarse d’étendre son commerce et d’écouler les produits de son industrie. Ses écoles, que saint Paul avait pu fréquenter dans sa jeunesse, étaient célèbres en Orient et rivalisaient, dit-on, avec celles d’Athènes et d’Alexandrie. » (L. BACUEZ.)]