Jean 11:49 - Mais l’un d’eux, nommé Caïphe, qui était le grand prêtre de cette année-là, leur dit : Vous n’y entendez rien,
[11.49 Voir Jean, 18, 14. — « Que signifient ces mots de saint Jean sur Caïphe : il était le pontife de cette année-là ? Les interprètes se divisent dans l’explication de ce passage. Suivant un certain nombre, par ces mots, Pontifex anni illius, répétés encore plus loin, saint Jean voudrait indiquer que c’était la première année du pontificat de Caïphe, le Sadducéen. Suivant d’autres, son intention serait de faire sentir l’avilissement du pontificat, sujet à passer, presque chaque année d’une personne à une autre, au gré des gouverneurs romains, et perdant à la fois l’inamovibilité, la considération et la sainteté. Plusieurs croient qu’il signale cette année entre les autres parce qu’elle a été marquée par des évènements d’une suprême importance, surtout par la substitution du sacerdoce de Jésus-Christ à celui d’Aaron. Toutes ces interprétations sont plausibles à quelque degré. Mais il ne paraît pas qu’on puisse supposer qu’Anne et Caïphe exerçaient alternativement le pontificat d’année en année. On n’a aucun exemple d’un pareil fait. S’il est dit dans les Actes des Apôtres qu’Anne était prince des prêtres, cela signifie seulement qu’il était à la tête d’une famille sacerdotale ; car saint Luc distingue parfaitement en cet endroit le grand-prêtre des princes des prêtres. Quant à la liaison qu’établit saint Jean entre la prophétie de Caïphe et son titre de grand-prêtre : « étant le pontife de cette année-là, il prophétisa, » il ne pouvait en être assuré que par révélation. C’était bien l’usage de recourir aux grands-prêtres dans les cas difficiles pour connaître la volonté de Dieu, et l’Ecriture en certains endroits semble leur attribuer des lumières surnaturelles. Mais rien n’autorise à dire que le don de prophétie fût une de leurs attributions. D’ailleurs ce mot de saint Jean, « il prophétisa », ne doit pas se prendre à la lettre, dit saint Thomas. Ce qui résulte des paroles de l’évangéliste, c’est que l’immolation du Sauveur a été décidée par celui qui avait la charge d’offrir chaque année le sacrifice d’expiation pour le peuple. Le grand-prêtre désigne bien ici et immole en quelque façon la victime divine qui va satisfaire pour les péchés du monde entier. En cela, il est, sans le savoir, l’instrument du ciel et l’organe de l’esprit de Dieu. » (L. BACUEZ.)]