Matthieu 21:12 - Jésus entra dans le temple de Dieu, et Il chassa tous ceux qui vendaient et achetaient dans le temple, et Il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient des colombes.
[21.12 Voir Marc, 11, 15 ; Luc, 19, 45 ; Jean, 2, 14. — Dans le temple, en grec, hiéron. Le texte original distingue toujours soigneusement le hiéron et le naos. Le hiéron était l’ensemble des bâtiments et des cours qui étaient consacrés à Dieu ; le naos était le sanctuaire proprement dit. Comme nos églises consistent exclusivement dans l’édifice qui est la maison de Dieu, nos langues n’ont point de termes propres pour désigner ces deux choses autrefois si distinctes. Le naos ou maison de Dieu proprement dite se composait d’un portique, puis du Saint où étaient l’autel des parfums, le chandelier à sept branches et les pains de proposition, et enfin du Saint des Saints où avait été d’abord l’arche et où le grand prêtre seul pouvait pénétrer une fois par an. Les sacrifices ne s’offraient point dans le naos, mais au dehors. Devant le naos était une cour ou terrasse, appelée le parvis des Prêtres ; c’est là qu’était l’autel des holocaustes sur lequel on offrait les victimes immolées au Seigneur. Les prêtres et les Lévites seuls pouvaient y pénétrer. Autour de cette terrasse en était une autre, plus basse de quinze marches, qui portait le nom de parvis des Israélites. A l’est, une cour élevée de cinq marches était réservée aux femmes. Une barrière séparait la cour des Juifs d’une troisième cour qui portait le nom de parvis des Gentils, parce que les Gentils eux-mêmes pouvaient y pénétrer, tandis qu’il leur était défendu sous peine de mort de pénétrer dans la cour d’Israël. Le parvis des Gentils était plus étendu à l’est et surtout au sud qu’au nord et qu’à l’ouest, parce que le naos n’était pas au milieu de la plateforme du mont Moriah, mais au nord-ouest. Le parvis des Gentils était fermé au levant par le portique de Salomon et au midi par le portique royal qui était beaucoup plus large que celui de Salomon. L’un et l’autre étaient magnifiques ; ils étaient formés de colonnes monolithes de marbre blanc de douze à treize mètres de haut. C’est sous ces portiques que se sont passées une partie des scènes racontées par les Evangiles, et en particulier celle des vendeurs du temple. — Les tables de changeurs. « Ces usages se sont perpétués à Jérusalem, où, dans les rues voisines du bazar, les changeurs sont assis devant de petites tables chargées de diverses espèces de monnaie. » (J.-H. MICHON.)]