Ezéchiel 40:1 - La vingt-cinquième année de notre captivité, au commencement de l’année, le dixième jour du mois, quatorze ans après la ruine de la ville, ce jour-là même, la main du Seigneur fut sur moi, et il me conduisit à Jérusalem (là, note).
[40 Les interprètes les plus habiles reconnaissent que ce chapitre offre les plus grandes difficultés. On ne devra donc pas s’étonner si, après nos explications, il reste encore bien des choses à éclaircir, tant pour la valeur rigoureuse des mots, que pour la construction des phrases.] [40.1 et suivants. IIe section : Le nouveau royaume de Dieu, du chapitre 40 au chapitre 48. ― Cette seconde section, quoique composée plusieurs années après les prophéties précédentes, se rattache étroitement à elles. Le premier temple est détruit ; mais Dieu rétablira son ancien sanctuaire, voir Ezéchiel, 37, 26-28, nous a déjà dit Ezéchiel. Un nouveau temple s’élèvera, digne du Seigneur, et il en prendra possession, comme il va maintenant nous l’apprendre, chapitre 43. Le peuple d’Israël recouvrera également sa patrie, comme le Prophète l’avait annoncé, voir Ezéchiel, 37, 25, et comme il le développe maintenant tout au long. Les neuf derniers chapitres nous décrivent le royaume de Dieu, la restauration de la religion et de la nationalité juives. Dans une vision magnifique, Ezéchiel est transporté dans la Terre Sainte, la vingt-cinquième année de la captivité, la quatorzième après la prise de Jérusalem (574), et là Dieu lui montre à l’avance ce qu’il accomplira dans l’avenir, le nouveau temple, le nouveau culte qui lui sera rendu et le nouveau partage de la Palestine. Ce triple sujet forme la matière des trois subdivisions de la dernière section : ― 1° le temple futur, du chapitre 40 au chapitre 42 ; ― 2° le culte, du chapitre 43 au chapitre 46 ; ― 3° la félicité de la terre de Chanaan et le partage qui en est entre les douze tribus, chapitres 47 et 48. ― Cette dernière partie d’Ezéchiel a été toujours regardée comme la plus difficile à comprendre et à expliquer. Les uns l’ont entendue dans un sens littéral, les autres dans un sens purement allégorique. Parmi ceux-ci, il faut compter la plupart des Pères qui s’en sont occupés : ils ont tout interprété comme une allégorie, dans l’impossibilité où ils étaient de découvrir une signification littérale aux paroles du Prophète. ― Pour saisir le véritable sens de ces oracles, il faut distinguer entre les divers chapitres. Les derniers, qui décrivent la division future de la Terre sainte, chapitres 47 et 48 (et probablement aussi ceux qui traitent du culte qu’on rendra à Dieu dans l’avenir, du chapitre 43 au chapitre 46), ne doivent certainement pas se prendre à la lettre ; ce ne sont que des symboles qui ont une signification beaucoup plus haute. La prophétie du nouveau royaume d’Israël annonce, sans doute, le retour de la captivité ; mais ce n’est pas là son objet principal : elle a surtout pour but de peindre le règne du Messie et les biens qu’il apportera au monde. Il est évident que la source du temple, chapitre 47, versets 1 à 12, n’est qu’une image ; la nouvelle terre d’Israël, la nouvelle Jérusalem, séparée du temple, que nous représente le chapitre 48, ne sont aussi que des figures. L’interprétation donnée par les Pères de ce passage est incontestable. Quant au temple lui-même, tel qu’il est décrit, du chapitre 40 au chapitre 43, plusieurs n’ont voulu y voir également qu’un temple symbolique, mais il paraît plus naturel d’entendre littéralement sur ce point le langage du Prophète. Il commence par décrire des choses réelles, et il s’élève ensuite peu à peu du réel au symbolique, de l’édifice que construiront les Juifs après la fin de la captivité au règne du Messie.] [40.1 Au commencement de l’année ; c’est-à-dire au premier mois de l’année sacrée, qui était le septième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de mars, selon les rabbins, mais c’était plus probablement à celle d’avril. ― La main du Seigneur. Voir Ezéchiel, 1, 3. ― Là ; dans la cité, à Jérusalem.]