Ezéchiel 4:15 - Il me répondit : Voici, je te (t’ai) donne(é) de la fiente de bœuf au lieu d’excréments humains, et tu feras ton pain avec.
[4.15 L’usage d’employer les excréments d’animaux desséchés comme combustible est commun dans un grand nombre de contrées de l’Orient où le bois est rare ou bien fait défaut. « En différents endroits de la Palestine, dit Korte, j’au vu cuire le pain au moyen d’excréments de bœufs et de chameaux, moins parce que, en ces lieux-là, le bois était trop rare ou trop cher, comme cela arrive en Egypte et dans les déserts d’Arabie, que parce qu’on trouve ce combustible plus commode. » ― D’Arvieux décrit dans les termes suivants la manière dont on fait ainsi le pain : « [Les Arabes] mangent de trois sortes de pain… La seconde sorte de pain se cuit sous la cendre ou entre deux brasiers de fientes de vaches allumées, qui brûlent d’un feu lent et cuisent le pain tout à loisir. Ce pain est épais comme nos gâteaux, la mie en est fort bonne quand elle est mangée le même jour… Ce n’est pas seulement chez les Arabes qu’on se sert de cette espèce de pain et de la fiente de vaches pour les cuire, les paysans s’en servent aussi, et tous les villageois qui sont dans les lieux où il n’y a guère de bois prennent grand soin d’en faire des provisions. Les petits enfants les ramassent toutes fraîches et ils les appliquent contre les murailles pour les faire sécher ; ils en détachent la quantité dont ils ont besoin pour cuire du pain ou pour se chauffer ; elles brûlent peu à peu et conservent longtemps un feu semblable à celui des mottes des tanneurs ; on en fait de petites mottes qu’on laisse sécher au soleil. » Cette espèce de combustible n’est pas inconnue en France. On s’en sert, par exemple, au Croisic (Loire-Inférieure), où l’on fait sécher aussi la fiente de vache, comme le dit d’Arvieux, en l’appliquant contre les murs des champs. ― Voltaire a fait les plus fades plaisanteries sur ce qu’il appelait le déjeuner d’Ezéchiel ; il suppose que Dieu ordonna au prophète de se nourrir d’excréments ; mais le texte original ne contient rien de semblable ; il dit seulement que les aliments doivent être cuits sur ce combustible.]