/   /   /  Psaume 109     

Psaumes 109
Vigouroux


Imprécation contre le méchant

1 Psaume de David.
Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis l’escabeau de vos pieds.
[109 Notre-Seigneur s’est appliqué expressément ce psaume, voir Matthieu, 22, 41-46 ; Marc, 12, 35-37 ; Luc, 20, 41-44. ― Le verset 1 annonce que Jésus-Christ sera élevé à la droite du Père, après sa victoire décisive sur ses ennemis, voir Actes des Apôtres, 2, verset 34 et suivants ; 1 Corinthiens, 15, 25 ; Hébreux, 1, 13 ; 10, 13. Le verset 4 prophétise l’abrogation du sacrifice d’Aaron, et son remplacement par le sacerdoce de Jésus-Christ, selon l’ordre de Melchisédech, voir Hébreux, 5, 6 ; 7, vv. 17, 21. Le sens des autres versets, qui ne sont pas cités dans le Nouveau Testament, n’est pas moins certain. Le verset 2 prédit que le règne du Messie, qui commencera à Jérusalem, s’étendra de là sur toute la terre. Le verset 3 nous le montre, quoique d’une manière obscure, engendré du sein de Dieu. Les versets 5 et 6 nous le représentent triomphant, du haut du ciel, de ses ennemis. Enfin, le verset 7 nous fait entrevoir les souffrances par lesquelles il s’est acquis sa gloire. ― Les versets 1 et 2, contiennent un oracle de Dieu qui fournit le thème développé dans le reste du psaume. Le Seigneur promet au Messie la puissance et la domination universelle. Dans les versets 3 et 4, le Psalmiste lui rappelle son origine et les promesses que le Seigneur lui a faites. Dans les versets 5 à 7, il dépeint le Messie terrassant ses ennemis, après avoir conquis sont royaume en buvant de l’eau du torrent, c’est-à-dire par ses souffrances.] [109.1 Mon Seigneur. David n’a pu donner ce titre à aucun simple mortel, parce qu’il n’en reconnaissait aucun au-dessus de lui. Ce n’est donc qu’au Messie, c’est-à-dire l’Homme Dieu qu’il le donne ; Jésus-Christ l’a prouvé aux Juifs de son temps, et saint Paul fait aussi au Sauveur l’application de ce passage du Psalmiste. Voir Matthieu, 22, 42-45 ; 1 Corinthiens, 15, 25 ; Hébreux, 1, 13 ; 10, 13. ― Asseyez-vous, etc. Comme Dieu, le Sauveur a toujours été à la droite de son Père ; comme homme, il n’a commencé à y être qu’après son Ascension. Comme homme, Dieu lui dit de s’asseoir à sa place, comme Dieu et Fils de Dieu, égal au Père, il prend place à sa droite : Audit quasi homo, sed quasi Filius, dit saint Ambroise. C’est la coutume en Orient que les monarques fassent asseoir à leur droite ceux à qui ils confient le gouvernement de leur empire. ― Jusqu’à ce que. Voir, sur le vrai sens de cette expression, Matthieu, 1, 25. ― L’escabeau de vos pieds. Les vainqueurs en Orient, pour humilier les vaincus, les foulaient sous leurs pieds et s’en servaient comme d’un escabeau, ainsi qu’on le voit sur des bas-reliefs assyriens.]
2 Le Seigneur fera sortir de Sion le sceptre de votre puissance ; dominez au milieu de vos ennemis.
[109.2 Sion désigne souvent, dans les prophètes, Jérusalem dont l’enceinte renfermait trois montagnes ou coteaux, Sion, Acra et Moria. ― La verge (virgam) est, selon plusieurs Pères, le sceptre de Jésus-Christ, c’est-à-dire sa croix, selon d’autres, la parole de son Evangile, qui assujettit les nations à la foi ; ou bien, suivant d’autres, la sévérité de son jugement, qui brisera les méchants avec une verge de fer (voir Psaumes, 2, 9). L’empire du Sauveur a commencé dans Sion, ou Jérusalem (voir Isaïe, 2, 3 ; Michée, 4, 2 ; Luc, 24, 47).]
3 Avec vous sera l’empire souverain (est le principe) au jour de votre puissance, parmi les splendeurs des saints. Je vous ai engendré de mon sein avant l’aurore (que lucifer existât).
[109.3 Principe ; c’est-à-dire, suivant la plupart des Pères, domination, empire, principauté. ― Au jour de votre puissance ; c’est-à-dire de toute éternité, puisque la génération et le règne de Jésus-Christ, comme Dieu, sont éternels. Cependant saint Chrysostome, Théodoret, saint Augustin et saint Athanase entendent par cette expression le jour du jugement, auquel Jésus-Christ exercera son empire, sa sévérité et sa justice, en paraissant au milieu de ses anges et de ses saints (in splendoribus sanctorum). ― Ce passage est très difficile. Le texte hébreu actuel est aussi très obscur, surtout pour les 3e et 4e versets. On peut le traduire ainsi :

Ton peuple [t’offre] spontanément [ses dons] au jour de ta puissance
Dans la magnificence du lieu saint ;
Du sein de l’aurore
[Coule] la rosée de ta jeunesse.]

4 Le Seigneur a juré, et il ne s’en repentira point : Vous êtes prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech.
[109.4 Voir Jean, 12, 34 ; Hébreux, 5, 6 ; 7, 17. ― « Le passage dans lequel le roi célébré ici nous est représenté en même temps comme prêtre, fournit une des preuves les plus fortes du caractère messianique de ce psaume. » (KOENIG.) ― Le Seigneur a juré et il ne s’en repentira point. « Il n’y aura point de changement à cette promesse. » (BOSSUET.) ― Vous êtes prêtres pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech. « Vous n’avez ni commencement ni fin : ce n’est point un sacerdoce qui vienne de vos ancêtres, ni qui doive passer à vos descendants. Votre sacerdoce ne passe point en d’autres mains : il y aura sous vous des sacrificateurs et des prêtres ; mais qui seront vos vicaires et non point vos successeurs. » (BOSSUET.)]
5 Le Seigneur est à votre droite ; il a brisé les (des) rois au jour de sa colère.
6 Il jugera les nations ; (qu’) il remplira (tout) de ruines ; il écrasera sur la terre les têtes d’un grand nombre.
7 Il boira (de l’eau) du torrent dans le chemin ; c’est pourquoi il relèvera la tête.

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