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Célèbre vision de Moïse en Horeb (Exode 3.1 et suivants). Les LXX appellent cet arbrisseau batos = plante épineuse, et la Vulgate l’appelle rubus = ronce ; mais ce genre ne pousse pas sous le climat du Sinaï. On a pensé aussi, mais sans preuve, à quelque arbrisseau de la tribu des acacias, comme il s’en trouve encore dans la presqu’île du Sinaï. Il s’agit sans doute d’un buisson sacré : la Palestine et l’Arabie en comptaient un assez grand nombre. Son nom hébreu (senè) pourrait avoir quelque rapport avec celui du Sinaï : dans les deux cas, le Dieu vivant manifeste sa présence par des phénomènes lumineux naturels ou surnaturels que certains savants rapprochent d’apparitions analogues dans les religions orientales (W.R. Smith, Relig. Senu, ch. V).
Le magnifique symbolisme du buisson ardent, c’est-à-dire brûlant, mais qui brûle sans se consumer, a inspiré beaucoup d’artistes et d’auteurs. Cet emblème annonçait à Moïse la résistance du peuple de JHVH, malgré sa fragilité, à la fournaise de la persécution ; il a été appliqué depuis à l’Église chrétienne et plus particulièrement aux églises de la Réforme française, qui, au Synode de 1559, le placèrent sur leur sceau, entouré de la devise : Flagror, non consumor = je brûle, mais je ne me consume pas ; l’Église presbytérienne d’Ecosse a adopté le même sujet avec la devise imitée de Exode 3.3 : Nec tamen conswme-batur = et cependant il ne se consumait pas.
L’importance capitale de cette vocation de Moïse, où Jéhovah se révèle comme le Dieu de la vie (voir Dieu, les noms de. I, 4), ne ressort pas seulement du chapitre de l’Exode, elle est encore soulignée dans les passages qui, plus tard, rappelèrent cette scène décisive : le Dieu qui bénira la terre de Joseph est « Celui qui apparut dans le buisson » (Deutéronome 33.16) ; Étienne insiste sur l’appel de Dieu à Moïse le libérateur et distingue l’aide de « l’ange apparu dans la flamme du buisson » (Actes 7.30 ; Actes 7.35). et Jésus lui-même, harcelé par les Sadducéens incrédules, leur avait fermé la bouche avec une proclamation sans réplique de la résurrection, au nom du « Dieu des vivants », en s’appuyant sur le « récit du buisson » (Marc 12.26 et suivants, Luc 20.37 et suivants). Pour les buissons en général, voir Arbrisseaux et Épines
Jean Laroche