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Chez les Juifs, coiffure caractéristique du grand-prêtre (Exode 39.28). Son nom hébreu (mitsnèphèt) signifie « enroulé tout autour » ; c’était donc une sorte de turban (voir Vêtement, V) ; c’est d’ailleurs le sens du même terme dans Ézéchiel 21.31.
Ce turban sacerdotal différait de la mitre, ou bonnet, des prêtres (Exode 28.40), qui était une pièce de lin formée de bandes cousues, couvertes d’une toile ; il se composait en effet d’une longue écharpe de fin lin (Exode 28.39) dont la dimension, nous dit le Talmud, était de 16 coudées ; il était plus riche et plus ouvragé que le bonnet des prêtres. Il est difficile de savoir, cependant, ce qu’était sa forme exacte ; par analogie avec les vêtements sacerdotaux de Babylone (dont ceux d’Israël étaient inspirés), on a supposé que cette tiare avait la forme conique de la mitre des rois de Babylone.
Les renseignements de l’historien juif Josèphe (Antiquités judaïques, III, y 3) sont trop obscurs pour qu’on puisse en déduire la conformation précise. En tout cas, la tiare du grand-prêtre hébreu portait une décoration spéciale ; sur une bande d’« hyacinthe » se détachait une lamelle d’or portant l’inscription rituelle : « Sainteté à Jéhovah » (ou « consacré à Jéhovah », Exode 28.36 ; Lévitique 8.9) ; cette inscription rappelait aux fidèles qui venaient sacrifier, que seul le grand-prêtre était spécialement consacré, pur, et pouvait approcher du lieu saint ; les péchés et les impuretés des fidèles les éloignaient de cet endroit (Exode 28.38).
Le bandeau qui soutenait la lamelle d’or s’attachait par derrière, laissant probablement pendre les extrémités, comme celles du « diadème » des rois assyriens. Ceci expliquerait que le Siracide (45:2) parle du diadème d’or sur la tiare du grand-prêtre, terme que cite également Lévitique 8.9.
Il est intéressant de noter que la couronne royale des princes de Juda (Sédécias, Ézéchiel 21.31) se composait des mêmes éléments : turban et diadème. Ce fait porte à croire que le Code sacerdotal, en destinant au grand-prêtre une coiffure comparable à celle du roi, avait l’intention d’indiquer que cette charge sacerdotale devait s’étendre à la fois sur la vie religieuse et sur la vie publique. Voir Mitre ; Prêtres, II, 4. Ls F.