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Ce mot, qui ne se trouve pas dans la Bible, est quelquefois employé aujourd’hui pour désigner l’assemblée d’apôtres et d’anciens tenue à Jérusalem aux débuts du christianisme en vue de régler le problème des rites juifs à imposer aux pagano-chrétiens (Actes 15). Ainsi la Version Synodale intitule ce récit : « Synode de Jérusalem » ; d’autres traducteurs disent : le « concile » (Bonnet, Crampon), ou : la « conférence » (Oltramare, Stapf., Bible du Centenaire).
Autant d’appellations anticipées, et d’un usage postérieur, faute d’une désignation biblique de cette première assemblée ecclésiastique chargée de fixer doctrines et disciplines. Celle de Synode est d’ailleurs bien choisie : le grec sunodos, mot bien classique (Thucydide, Aristote, Platon), signifie réunion, conseil, assemblée générale ; il est commun dans la langue populaire des papyrus pour désigner conseil de village (vers 284), associations ou clubs sacrés de gymnastique (en 194), du culte de Dionysos (199), ou même du culte impérial du dieu César Auguste (6 avant Jésus-Christ), etc.
C’est vers la fin du IIe siècle, temps d’Irénée et de Tertullien, que se tiennent sous le nom de Synodes les premières assemblées entre églises chrétiennes, où les laïques étaient admis, et dont l’autorité délibérante grandira bientôt (synodes de Palestine, du Pont, des Gaules, etc., sur la fixation de Pâques) ; à partir du IVe siècle on les appellera conciles (du latin concilium assemblée), soit œcuméniques (signifiant : généraux), soit nationaux, soit provinciaux, et les débats y seront finalement réservés au clergé supérieur. On s’explique donc que l’un et l’autre de ces deux termes aient pu être reportés au prototype de ces réunions, celle de Jérusalem. Les églises de la Réforme, dans le souci de se rapprocher le plus possible des institutions apostoliques, adoptèrent au milieu du XVIe siècle, en France, aux Pays-Bas et en Ecosse, le régime presbytérien synodal, qui assure la participation égale des laïques et des pasteurs et le caractère électif et représentatif de ces délégués dans les assemblées dites Synodes, comme dans les corps directeurs de l’Église.