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(grec Suchar). Seule mention dans Jean 4.5, qui rapporte que c’était une « ville de Samarie », voisine du champ donné par Jacob à son fils Joseph (Josué 24.32), et qui y place l’entretien de Jésus avec la Samaritaine au bord du puits (Jean 4.4-42). Le nom de Sichar s’est conservé sous la forme Askar, petit village au bas de la pente sud-est du mont Ébal, où l’eau ne manque pas, ce qui est une difficulté pour l’identification Askar = Sichar. Le « puits de Jacob » est à 1 500 m d’Askar, dans un enclos, au débouché du défilé de Naplouse, un peu en contre-bas de la route actuelle de Jérusalem. La basilique inachevée qui le recouvre aujourd’hui (figure 234) n’ajoute rien à la beauté du paysage ; mais, de l’emplacement, on comprend fort bien le geste de la Samaritaine, tournée vers « la montagne » de ses pères (voir Samaritains), le Garizim tout proche. Si l’on n’accepte pas l’identification Askar = Sichar on ne pourrait guère retrouver la ville antique qu’à Balata (quelques centaines de mètres au nord-ouest du puits de Jacob, à l’entrée du défilé), où les fouilles ont mis au jour une ville qui remonte à l’époque cananéenne. La localisation de Sichem n’étant pas elle-même établie (ou à Balata, ou à Naplouse), il est impossible actuellement d’être très affirmatif. Plutôt que d’admettre une erreur d’un scribe (saint Jérôme), nous admettrions volontiers que Sichar était à l’emplacement de la Balata moderne et que, par « migration toponymique », le nom ancien s’est transporté à quelque distance, légèrement déformé mais conservé par le petit village d’Askar. Entre le puits de Jacob et Askar, un ouéli musulman conserve le souvenir, sinon l’emplacement, du « tombeau de Joseph ». Et aujourd’hui encore, de nombreux troupeaux pâturent dans les prairies à l’orient de Sichem (Genèse 37.13).
A. P.