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Père de sept exorcistes juifs rencontrés par Paul à Éphèse et maltraités par un possédé sur lequel ils invoquaient « le nom de Jésus que Paul prêche » (Actes 19.13 ; Actes 19.16). Scéva est désigné comme « un des chefs des prêtres » (arkhiéreus) juifs : or il n’y en a pas eu de ce nom ; peut-être faut-il entendre qu’il appartenait à la famille des grands-prêtres.
Le récit offre une autre anomalie ; le verset 14 mentionne sept fils de Scéva, le verset 16 ne parle plus que « des deux » (amphotérôn) : « le possédé, s’élançant sur eux, les maîtrisa tous les deux » (Bible du Centenaire) ; Segond harmonise en supprimant le chiffre : « l’homme… s’élança sur eux, s’en rendit maître » Segond révisée a rétabli : « de tous deux » ; la Version synodale harmonise en interprétant : « l’homme… se rendit maître de deux d’entre eux ». La difficulté tomberait si à l’époque du Nouveau Testament le grec amphotèroï pouvait avoir le sens de « tous », quel que soit le nombre, comme le pensent plusieurs autorités : Moulton, Thumb, Radermacher (VGT, I, p. 28).
On a remarqué aussi que la transcription en hébreu du nom de Scéva : Cheba, est le chiffre sept, qui a pu être introduit par erreur au verset 14 à côté du nom propre du père (Moulton, Proleg., pages 80, 246). De toute manière, le texte de cet épisode paraît incertain, peut-être incomplet, ce qui a donné lieu aux variantes de certains copistes : le manuscrit de Bèze (D) simplifie le verset 14 : « parmi eux, les fils d’un certain prêtre Scéva… » À ce compte, celui-ci pourrait être un prêtre païen, et toutes les difficultés du texte tomberaient. Mais cette leçon est isolée parmi les manuscrits.
Le nom de Scéva a été retrouvé dans une inscription comme étant celui d’un gladiateur de Milet, ville toute proche d’Éphèse où demeurait le Scéva du récit biblique.
Pour le fond même du récit, voir Possession démoniaque.
A. E.