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Des trois provinces méridionales de l’Anatolie, la Lycie à l’Ouest, la Cilicie à l’Est, la Pamphylie au centre, cette dernière était la moins étendue. Elle formait un vaste cercle autour de l’actuelle baie d’Adalia, qui s’appelait jadis mer de Pamphylie (Actes 27.5). La plaine côtière, large de 5 à 50 km, reçoit les torrents qui dévalent des montagnes à travers des gorges constamment approfondies, et possède des sources abondantes et fraîches jaillissant au pied des premiers contreforts. Cette plaine exceptionnellement arrosée est d’une extraordinaire fertilité, mais les habitants y sont affaiblis par la malaria. La température semi-tropicale est supportable grâce aux brises souvent violentes, qui alternativement montent du large ou descendent des hauteurs. Les pentes du Taurus, généralement fort raides, comme par exemple celles des Apennins au nord de la Ligurie, ont peu de sol arable, mais le climat y est sain, et la population vigoureuse et même rude. De la plaine on peut atteindre quelques cols, qui communiquent avec la Pisidie, mais les chemins sont raboteux, et aucune route commerciale n’y a été établie. L’un de ces passages est si escarpé qu’on l’a appelé Klimax, c’est-à -dire l’Escalier ou l’Échelle, parce qu’on s’y élève par une série de larges marches. Si le Taurus, qui a une altitude de 1 000 à 1 800 m au nord de la Pamphylie, est ainsi abrupt du côté méridional, vers le nord il s’étale au contraire en un haut-plateau coupé de vallées.
C’est le grand nombre de peuples qui colonisèrent cette côte qui valut à la contrée son nom de Pamphylie (grec Pantphuloï = de toutes races ; l’orthographe Pamphilie est donc erronée). Des tribus grecques s’y étaient installées à la suite de la guerre de Troie. Elle avait appartenu à la Perse, à la Macédoine, aux Séleucides, avant de passer aux Romains en 130 avant Jésus-Christ. Au temps de saint Paul les habitants de la Pamphylie étaient en majorité de souche sémitique.
Le livre des Actes mentionne le passage de Paul et Barnabas à Perge en Pamphylie, à l’aller et au retour du premier voyage missionnaire, et leur embarquement à Attalie pour Antioche de Syrie au retour (Actes 13.13 et suivant 14.24 et suivants). Il y a des raisons de penser, malgré le silence des Actes à ce sujet, que cette traversée d’une contrée difficile et malsaine leur valut quelques-unes des expériences pénibles auxquelles Paul fera allusion dans 2 Corinthiens 11.26 (voir Paul [ses voyages], paragraphe III). De leur prédication à Perge (voir ce mot), les résultats ne sont pas indiqués ; on sait toutefois que le christianisme s’établit lentement en Pamphylie.