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Les livres d’Esdras, Néhémie et 1 Chroniques appellent ainsi les serviteurs chargés par les prêtres des travaux subalternes dans le Temple de Jérusalem. Ce nom (hébreu nethinim ; LXX, nathinayoï) signifie « donnés » ; en effet, on disait que Moïse (Nombres 31.30 ; Nombres 31.47), Josué (Josué 9.27), David (Esdras 8.20) et Salomon (« serviteurs de Salomon » : Esdras 2.55 ; Esdras 2.58 ; Néhémie 7.57 ; Néhémie 7.60 ; Néhémie 11.3) avaient donné des esclaves (en général des prisonniers de guerre) aux prêtres et aux lévites, pour les servir dans le sanctuaire.
Les fonctions des néthiniens étaient des plus humbles : ils devaient « couper le bois et puiser l’eau pour le culte » (Josué 9.27) et, en vue de cet office, ils avaient une maison sur Ophel, près de la Porte des Eaux (Néhémie 3.26) ; une autre maison se trouvait plus au nord (Néhémie 3.31). Il paraît que, comme les lévites, ils habitaient les villes lévitiques, lorsqu’ils n’exerçaient pas leurs fonctions (Esdras 2.70 ; Néhémie 7.73 ; Néhémie 11.3 ; 1 Chroniques 9.2),
Les esclaves du temple étaient encore au temps d’Ézéchiel (Ézéchiel 44.6-8) des étrangers incirconcis : ce prophète considère leur présence dans le sanctuaire comme une abomination. Mais, après l’exil, les néthiniens ont cessé d’être esclaves (Néhémie 10.28 et suivant) ; revenus de Babylonie à Jérusalem en hommes libres, ils font dès lors partie de la communauté juive. D’après Esdras 2.43 ; Esdras 2.58 ; Néhémie 7.46 ; Néhémie 7.60, 392 néthiniens et fils des « serviteurs de Salomon » revinrent en 538 ; 220 suivirent Esdras en 458 (Esdras 8.20 ; Esdras 8.7). À l’époque de Néhémie, les néthiniens forment une corporation dont les chefs sont Tsiha et Guispa ; (Néhémie 11.21) leurs subdivisions, ou « familles », sont au nombre de 35 dans Esdras 2 et de 32 dans Néhémie 7.
En tant que membres (bien que subalternes) du clergé, les néthiniens ne payaient pas de taxes (Esdras 7.24). L’origine étrangère des néthiniens apparaît encore dans le nom de plusieurs de leurs familles ; cependant l’auteur des Chroniques (vers 250), qui est aussi l’éditeur d’Esdras et de Néhémie, semble déjà les considérer comme une subdivision des lévites ; 1 Chroniques 23.28 et suivant attribue aux lévites les fonctions des néthiniens ; (cf. Nombres 3.9 ; Nombres 8.19) de même que les chantres et les portiers (1 Chroniques 15.16 ; 1 Chroniques 26.1 ; 1 Chroniques 26.19), qui dans Esdras et Nehémie ne sont pas encore des lévites. Par un curieux anachronisme, la Mischna (vers 200 après Jésus-Christ) classe encore les néthiniens parmi les païens.
R.H. Pf.