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Ceux de l’antiquité différaient peu des moulins actuellement en usage en Orient. Au début, simple mortier avec pilon ; puis accouplement de deux pierres très dures (Job 41.15), l’une convexe, l’autre concave, entre lesquelles on place le grain à moudre ; enfin moulin à bras : deux meules circulaires de 0m60 à 0m90 de diamètre, sur 0m15 à 0m17 d’épaisseur environ, en lave poreuse du Hauran. La meule de dessous est la plus volumineuse (Deutéronome 24.6), immobile, à surface supérieure convexe, avec un axe de bois fixé au centre. La meule de dessus, plus légère, à surface inférieure concave, a un orifice au centre pour laisser passer le pivot de la meule inférieure ; elle est mue au moyen d’un manche solidement fixé sur le bord de la meule. Une femme seule peut moudre le grain en tournant la meule comme un moulin à café ; d’ordinaire, deux femmes assises sur la terre dure, l’une en face de l’autre, broient le grain par un constant mouvement de va-et-vient comme deux hommes maniant une scie. On verse le grain dans l’orifice de la meule supérieure, il est écrasé entre les deux meules et la farine tombe dans un drap étendu sous le moulin.
Ce travail était très pénible. Seules les femmes y étaient employées (Matthieu 24.41), comme aujourd’hui en Orient, et d’ordinaire les plus humbles servantes (Exode 11.5) et les captifs (Juges 16.21 ; Ésaïe 47.1 et suivant, Lamentations 5.13).
Le moulin étant indispensable à la vie, il était défendu aux créanciers de le prendre pour gage (Deutéronome 24.6). Le bruit du moulin est le signe de la paix et de la prospérité (Ecclésiaste 12.5). Au contraire, la cessation du bruit des meules est un signe de ruine et de désolation (Jérémie 25.10, cf. Apocalypse 18.22). La femme vertueuse se lève de bonne heure pour moudre son grain et donner la nourriture à sa maison (Proverbes 31.15-18).
Les Israélites emportèrent avec eux au désert des moulins à bras et des mortiers où ils broyèrent la manne (Nombres 11.8). Une femme de Thébets tua Abimélec en lui lançant sur la tête un fragment de meule (Juges 9.53). Samson fut condamné par les Philistins à tourner la meule dans sa prison, suprême humiliation pour le héros vaincu (Juges 16.21).
On eut par la suite des moulins plus grands et plus lourds, dont les meules étaient tournées par des ânes (Marc 9.42 parallèle Matthieu 18.6 ; figure 157). On peut sans doute en rapprocher celui que décrit un papyrus égyptien de l’an 39 : « Moulin en bon état de fonctionnement, comprenant trois meules de Thèbes, avec des poignées et des pierres de dessous. »
P. A.