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Mortier
Dictionnaire Biblique Westphal

L’usage du mortier et du pilon — instruments qui se retrouvent aujourd’hui encore dans les pays civilisés — remonte aux premiers temps, de l’agriculture.

Leur destination était de mettre en parcelles les graines afin d’en extraire la farine. La Bible donne peu de références à leur sujet, mais les fouilles de Palestine en exhument souvent, ce qui prouve que leur usage était très commun.

Les mortiers que l’on a trouvés à Guézer, par exemple, sont constitués par une lourde pierre creusée, large de 40 à 50 cm ; les pilons sont des pierres cylindriques dont une base est convexe ; souvent cette partie porte des traces de durs traitements. On mettait dans le mortier des graines pour les écraser au pilon ; en général, les grains étaient d’abord rôtis, ce qui facilitait leur broiement (Nombres 11.8).

Les bédouins ont gardé cette même façon de faire. L’usage de ces deux instruments pour la mouture du froment ne dura pas longtemps ; de bonne heure, en effet, les Israélites se servirent du moulin (voir ce mot), dérivé du mortier, où le pilon était remplacé par une grosse pierre qui tournait sur une autre pierre fixe. Pour certaines graines, on continua à utiliser le mortier, comme on le fait encore aujourd’hui en Orient pour broyer la viande et les légumes. On l’utilisait aussi (comme le font nos pharmaciens) pour préparer des baumes (Exode 30.36) ou diverses offrandes rituelles (Lévitique 2.14).

Il existait des mortiers luxueux en cuivre et en or. Un usage curieux à Babylone nous montre le vendeur d’une maison neuve tendant à l’acheteur le pilon familial, au moment de lui remettre la demeure nouvelle ; d’où la sentence juridique souvent rencontrée : « le pilon a été tendu…  » C’est aux femmes ou aux esclaves qu’incombait le rôle de se servir du pilon et du mortier.

Pour le quartier de Jérusalem appelé le Mortier, voir Mactès.

Pour le mortier de construction, voir Maison.

Ls F.

Mosel  

Dictionnaire Encyclopédique de la Bible par Alexandre WESTPHAL, Pasteur, Docteur en Théologie, et professeur honoraire de l'Université de Toulouse (Faculté de Théologie protestante de Montauban).
Edition originale publiée en 1932 par les Editions et Imprimeries « Je Sers », Issy-les-Moulineaux. Imprimeries Réunies Ducros et Lombard, Aberlen et Cie. Valence sur Rhone.
Numérisation Yves PETRAKIAN – 2005 France.

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