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(yâm-souf = mer des roseaux). La mer Rouge s’étend de Suez au détroit de Bab el-Mandeb sur une distance de plus de 2 000 km, mais sa plus grande largeur n’est que de 300 km. Les deux « cornes » de son extrémité nord, le golfe de Suez au nord-ouest et le golfe d’Akaba au nord-est, enserrent la péninsule du Sinaï.
Cette mer est citée une quinzaine de fois dans la Bible (Exode 10.19 ; Exode 13.18 ; Exode 15.4 ; Exode 15.22 ; Nombres 14.25 ; Josué 2.10 ; Psaumes 106.7 ; Actes 7.36 etc.). Son nom de « mer Rouge », qui apparaît en grec avec les LXX (eruthra thalassa) et en latin avec la Vulgate (mare Rubrunï), n’a jamais été expliqué de façon satisfaisante. L’hébreu dit « mer des roseaux ». En effet, roseaux ou algues y poussent encore en abondance vers le nord. On s’est demandé si l’épithète de « rouge » n’était pas due au corail de cette couleur que l’on trouve dans ses eaux ou sur leurs bords. Voir Joncs.
Notons quelques particularités de la mer Rouge. Par exemple, elle n’est pas alimentée par des rivières, mais par le courant de l’océan Indien à travers le détroit du sud. On pourrait croire que les dépôts salins résultant de l’évaporation auraient dû combler la dépression depuis longtemps. Pour expliquer que le fait ne s’est pas produit, on a supposé qu’il existait probablement un courant souterrain vers l’océan Indien.
La vie marine se ressent de la haute température de toute la région. Les récifs de corail abondent. Il est probable que le lit de la mer Rouge s’élève graduellement ; en effet, les plages sont formées par une accumulation de coquillages et de coraux semblables à ceux qui vivent actuellement dans cette mer. On en a retrouvé à environ 30 m au-dessus du niveau de l’eau (cf. Hull, On the Physical Geology of Arabia Petroea, Palestine Explor. Fund, 1886, pp. 69ss). En 1867, les travaux de percement du canal de Suez firent découvrir des blocs de sel et des couches de coquillages et de coraux de formation géologique récente. Il faut en conclure qu’à une certaine époque (pendant la période éocène) la mer Rouge communiquait avec la Méditerranée et que, même dans la période historique, elle allait jusqu’aux lacs Amers. Encore au temps de l’Exode la mer Rouge devait sans doute s’étendre plus au nord.
La mer Rouge appartient à l’histoire de la Bible surtout à cause de l’Exode (voir ce mot). Un autre contact intéressant avec l’histoire d’Israël est l’établissement, par Salomon, d’un port de mer à Etsion-Guéber sur le golfe d’Akaba, lorsqu’il eut étendu son empire sur Édom. Les Israélites n’étant pas un peuple de marins, il s’assura l’aide de Hiram, roi de Tyr ; 420 talents d’or furent ainsi apportés d’Ophir (1 Rois 9.26 ; 1 Rois 9.28).
A.R.S.