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Voir Agriculture.
Comme les campagnes de la Palestine étaient parsemées de « jougs » au travail (têtes de bétail accouplées), ainsi l’histoire d’Israël et de ses puissants voisins offre à chaque page la vision figurée de gens sous le joug : non pas seulement sous la charge normale de la discipline ou de la sagesse (Jérémie 2.20 ; Siracide 51.26), mais sous celle de l’épreuve (Lamentations 3.27), et sous les fardeaux de toutes les oppressions et injustices (Deutéronome 28.48 ; 1 Rois 12.4 ; Ésaïe 10.7 ; Ésaïe 14.25 ; Ésaïe 58.6 ; Nahum 1.13 ; Ézéchiel 34.27, 1 Macchabées 8.31 ; Siracide 28.19 et suivant 33.26, etc.).
Le prophète Jérémie en fait le sombre tableau d’une de ses menaçantes paraboles en action (Jérémie 27 et Jérémie 28).
On sait que les Romains forçaient leurs ennemis vaincus à passer pliés en deux, en signe de soumission, sous un joug improvisé avec des lances (Tite-Live, 3.28).
Le Christ, venu pour rendre aux captifs la liberté (Luc 4.19), a senti profondément la servitude de son peuple : il a sympathisé avec sa génération, courbée sous le joug de l’étranger (d’où les révoltes des Zélotes) et sous le joug de la Loi devenue entre les mains du clergé un intolérable fardeau (Matthieu 23.4, cf. Actes 15.10) ; il a vu tous les hommes ployés sous le joug de leur propre péché. Alors à ces surchargés, à ces exténués, il a proposé son joug, doux et léger (Matthieu 11.30) ; ces épithètes suggèrent qu’il n’est pas blessant (dans la langue du temps, cet adjectif doux s’appliquait aux objets de bonne qualité : une jarre de vin, ou de la farine, de l’huile, etc.) ; Version Synodale interprète : joug dont on se sert facilement.
Le joug du Seigneur consistait à faire la volonté de son Père, à s’atteler au travail d’un seul : Dieu (Jean 5.17-19 ; Jean 8.28 ; Jean 10.30), travail d’amour pour sauver les hommes (Jean 13.1) et les unir à jamais (Jean 17.21). À cette œuvre surhumaine, son propre joug est devenu sa croix (Philippiens 2.6 ; Philippiens 2.8) ; mais le Seigneur ressuscité entraîne à sa suite des disciples portant leur croix (Marc 8.34) ; il les soustrait au joug du péché en les ressuscitant avec lui (Romains 7.24 et suivant) ; et, comme l’humble animal « porte-joug » a porté le Roi de la paix (Matthieu 21.5), ainsi leur « joug facile » consiste à porter dans le monde la sublime nouvelle de l’amour du Sauveur qui les a subjugués.
Jean Laroche