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(hébreu Yârobhâm, probablement = le peuple s’accroît). Nom de deux rois d’Israël.
Fils de Nébat, Éphraïmite. Fonctionnaire de Salomon comme « surveillant des corvées imposées à la maison de Joseph » (Éphraïm et Manassé), il fomenta une révolte avec l’appui du prophète Ahija de Silo, en exploitant les mécontentements causés dans le peuple par les lourds impôts que percevait Salomon et par les coutumes étrangères envahissant sa cour. Jéroboam, ainsi rendu suspect, s’enfuit en Égypte auprès du roi Sisak (1 Rois 11.26 ; 1 Rois 11.40). Salomon mort, les mêmes dispositions du peuple permirent à l’exilé volontaire de rentrer dans son pays. Cette fois l’insurrection devait aboutir, l’héritier du trône, Roboam, joignant l’incapacité à ses prétentions despotiques. Aussi Jéroboam le supplanta-t-il. Proclamé roi à Sichem (1 Rois 12.1-20), il régna de 933 à 912 (ou de 927 à 906 environ). Seule la tribu de Juda resta fidèle à Roboam, avec quelques districts de Benjamin, mais la plus grande partie de cette dernière tribu, celle de Saül, traditionnellement hostile à la maison de David, fit cause commune avec les dix autres pour former le royaume du Nord. Jéroboam fut appuyé de nouveau par Sisak, qui n’aurait pas vu volontiers la Palestine former un État unifié et fort (1 Rois 14.25-28). Mais la guerre entre Israël et Juda dura longtemps encore (1 Rois 14.30). Jéroboam restaura les vieux sanctuaires de Dan et de Béthel, pour dispenser ses sujets de subir l’attirance du temple salomonien de Jérusalem. À l’image des lieux saints cananéens, Béthel et Dan eurent des taureaux d’or ; des familles sacerdotales desservirent ces temples et une fête y fut instituée, le quinzième jour du huitième mois ; autant de griefs que les écrivains deutéronomistes stigmatiseront plus tard sous le nom de « péché de Jéroboam » (1 Rois 12.26 et suivants). Quelques manuscrits des LXX donnent, de l’histoire de Jéroboam, une tout autre recension, presque sans valeur.
Roi d’Israël de 787 à 747 (ou de 783 à 743 environ) ; le plus brillant représentant de la dynastie de Jéhu ; fils de Joas (2 Rois 13.13 ; 2 Rois 14.23 et suivants). Il reconquit tout le territoire que les Araméens avaient arraché à ses pères. Un prophète dont on ne connaît que le nom, Jonas, fils d’Amittaï, vivait sous son règne ; ce sera le héros du livre de Jonas (voir article). En dehors de la brève notice du livre des Rois, quelques renseignements sont fournis sur Jéroboam II par les livres d’Amos et d’Osée et par des textes assyriens. Il en résulte que les succès de ce roi furent dus surtout aux défaites que les Assyriens, pénétrant en Syrie par le nord-est, avaient infligées à Damas. L’aristocratie d’Israël, fière de cette fortune inespérée, s’enivre de sa prospérité, adopte les mœurs étrangères, se livre au luxe et opprime les classes laborieuses. L’orage allait éclater peu après, réalisant les menaces du clairvoyant Amos (Amos 7.11).
Jq. M.