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Premier mot et nom latin liturgique du cantique des anges (Luc 2.14) ; le titre complet est Gloria in excelsis Deo (signifiant : gloire à Dieu au plus haut des cieux). Son sens général n’est pas douteux : les créatures célestes célèbrent avec transports, dans la naissance du Sauveur, le dessein de Dieu de réconcilier avec Lui, et entre eux, les hommes pécheurs. Voir Doxologie.
Diverses traductions font de ce chant une proclamation triple :
Cette lecture dépend des manuscrits qui donnent le même rôle dans la phrase aux trois mots : gloire, paix, bienveillance ; mais elle a contre elle la répétition de la même idée dans 2° et 3° et la présence dans le texte de la conjonction et, qui ne s’y trouvant qu’une fois (entre la gloire et la paix) divise bien la phrase en deux parties seulement. Or tous les manuscrits importants considérés comme les plus sûrs font de « bienveillance » le complément du mot « homme » ; d’où il ressort nettement que la phrase est en deux membres parallèles, chacun composé de trois termes symétriques :
La première déclaration, concernant Dieu, est inconditionnelle et absolue ; la deuxième, concernant les hommes, spécifie par le complément que la paix est offerte aux hommes « de la bienveillance » (grec eudokias). Si l’on y voit un complément subjectif, on lit : aux hommes qui possèdent Veu-dokia, ou : « hommes de bonne volonté » (Oltramare, Westphal) ; si l’on y voit un complément objectif, on lit : aux hommes qui reçoivent Veudokia de Dieu, « objet de sa bienveillance » (note de Crampon), « hommes qu’il agrée » (Segond, Stapf.), « hommes qui sont l’objet de sa prédilection » (Bible du Centenaire). Une autre division en deux parties a été soutenue, mais sans trouver grande faveur : « Gloire à Dieu aux plus hauts cieux et sur la terre ! Paix parmi les hommes qu’il agrée ! » (Olshausen, Hort). On ne voit pas l’avantage qu’il y aurait à détruire ainsi le parallélisme de la division précédente, tout à fait conforme à la poésie religieuse d’Israël ; elle exprime plus magnifiquement que toute autre la sublime joie des anges (voir ce mot) devant la grâce du Dieu Sauveur, qui se tournent vers Lui pour Lui en rendre gloire, puis vers les hommes pour les y rendre attentifs. Voir Bienveillance.
Jean Laroche