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(hébreu nemâlâh, arabe nanilah). Les fourmis abondent excessivement dans toute la Palestine et dans le désert qui s’étend de la mer Morte au Sinaï.
Elles transportent dans leurs demeures souterraines les semences (surtout de céréales) dont elles se nourriront l’hiver et dont elles empêchent la germination par un procédé encore mal déterminé. Les provisions amassées sont parfois si considérables que la Mischna a cru devoir les réglementer : elles appartiennent au propriétaire si elles ont été découvertes avant la moisson ; si elles ne l’ont été qu’après, elles reviennent en tout ou en partie aux glaneurs. Les fourmis palestiniennes appartiennent à plusieurs variétés.
L’Ancien Testament ne les mentionne que deux fois : Proverbes 6.6-8 ; Proverbes 30.25 ; il loue leur activité et leur prévoyance.
De précieuses observations ont été faites à leur sujet par des naturalistes modernes comme Huber, John Lubbock, J.-H. Fabre ; on connaît les merveilleuses constructions souterraines et l’admirable organisation sociale des fourmilières. Ces colonies comprennent trois sortes d’individus : les mâles et les femelles, seuls pourvus d’ailes à l’état parfait et uniquement consacrés à la reproduction, et les fourmis ouvrières ou neutres, qui dirigent la communauté et exécutent tous les travaux : elles ouvrent ou ferment l’entrée des galeries, les protègent de la pluie ou des ennemis ; elles font tous les charrois, elles s’emparent des oœufs à peine éclos, et les entourent de soins constants ; elles nourrissent les larves et les exposent le jour au soleil ; quand l’insecte est prêt à sortir du cocon, elles lui ouvrent un accès, puis soignent les jeunes jusqu’au moment où ils peuvent se suffire. Les mœurs des fourmis européennes, qui dorment pendant l’hiver et sont incapables de consommer les provisions amassées l’été, diffèrent sur certains points de celles des fourmis de la Palestine et des pays chauds en général. Certains savants, insuffisamment informés, ont contesté à tort l’exactitude des descriptions bibliques.
E. D.