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État de ceux qui ont le cœur dur, qui ont perdu toute sensibilité. État d’une âme qui a perdu tout sentiment de piété. État d’une conscience obscurcie, et d’une volonté opiniâtre et dévoyée. P. Corneille dit de la vie : « Qu’est-elle souvent, qu’un amas — De sacrilèges, d’attentats, — D’endurcissements invincibles ? » (Imit., I, 23). Voir dict. Littré.
Tantôt elle est attribuée au pécheur lui-même. Il en est alors le propre auteur par son obstination (Romains 2.6). Tel Pharaon (Exode 7.13). La crainte s’en va, le cœur s’endurcit (Proverbes 28.14). Le Nouveau Testament met volontiers l’accent sur cette responsabilité. Jésus regarde avec indignation ses auditeurs au cœur dur (Marc 3.5). À Éphèse, tels refusent de croire (Actes 19.9). L’épître aux Hébreux supplie qu’on ne s’endurcisse pas ; rien de plus touchant que cet appel (Hébreux 4.7). Mais ailleurs, dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament, il est dit que Dieu endurcit (Exode 14.17). Il le fait dans sa souveraineté indiscutable (Romains 9.18). Parfois, dans l’Ancien Testament, il y a comme un plan, « pour faire éclater sa gloire » (Exode 14.4, cf. Exode 7.13). Plus souvent l’endurcissement est montré comme un châtiment : la révolte porte ses conséquences (Jérémie 6.19 ; Jérémie 6.21). « Rends insensible le cœur de ce peuple » (Ésaïe 6.10) ne signifie pas que Dieu se propose comme un but la dureté des cœurs. Le pardon est offert (Ésaïe 1.18). Le prophète doit tout faire pour appeler. Mais l’obstination du grand nombre est prévue, et, par un raccourci d’idée, le message du salut semble chargé de produire l’endurcissement (Ésaïe 6.8 ; Ésaïe 6.13). De même quand Jésus emploie la parabole, moyen de choix pour être compris (Matthieu 13.34 et suivant), l’obstination des auditeurs en fait un moyen d’endurcissement (Marc 4.12). Sur ce point comme sur d’autres, responsabilité humaine et souveraineté divine sont affirmées comme les deux faces de la même réalité, et se concilient dans les démarches vivantes de l’âme qui rejette ou accepte le salut, et dans la pensée des lois du monde spirituel, expression de la volonté de Dieu, mais parmi lesquelles la grâce est incessamment à l’œuvre. Voir Dur. An.