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Exclamation liturgique de réjouissance, formée de deux mots hébreux (halelou = louez, Yâh, abréviation de JHVH), qui revient souvent, comme une brève doxologie, dans la dernière partie du Psautier juif et qui signifie littéralement : « Louez l’Éternel ! » À une exception près (Psaumes 135.3), cette expression ne se trouve qu’au début ou à la fin de certains Psaumes, ou quelquefois au début et à la fin. Dans les LXX, pourtant, la forme grec, littéralement transcrite de l’hébreu, ne se présente qu’au début, comme un en-tête. Le fait que, dans certains cas, l’expression se trouve aussi à la fin n’est peut-être qu’accidentel : il n’est pas impossible que ce soit l’en-tête du Psaume suivant rattaché à la conclusion. Il se peut également que, sauf dans le Psaume déjà cité où l’expression appartient sûrement au texte lui-même, elle n’ait pas d’abord fait partie intégrante des Psaumes, mais qu’on ait pris plus tard l’habitude de la lire avec eux. Cependant, certains détails des Psaumes dont il s’agit semblent bien indiquer qu’ils sont d’une composition tardive, et peut-être contemporaine de leur en-tête.
À cause de cet emploi du mot Alléluia, le groupe des Psaume 113 à Psaume 118 était désigné par le nom de Hallel. Il peut avoir existé, au début, dans la synagogue, comme recueil indépendant. Les Juifs chantaient le Hallel, au temps du second Temple, à chacune de leurs trois grandes fêtes, de même qu’à la fête de la Dédicace et parfois aussi au retour des nouvelles lunes. On le chantait régulièrement lors de la célébration de la Pâque (2 Chroniques 30.21 ; Sagesse 18.9), et la coupe dont on se servait au repas pascal portait elle-même le nom de « Hallel » ou coupe « des bénédictions », parce qu’en la buvant on répétait les Psaume 113 à Psaume 118. On divisait ces chants en deux parties : les Psaume 113 et Psaume 114 se chantaient pendant le souper, et les autres à la fin du repas, quand les convives étaient sur le point de se séparer. Jésus et ses disciples se conformèrent à cet usage au moment de l’institution de la sainte Cène (Matthieu 26.30 ; Marc 14.26).
Un autre groupe de Psaumes était aussi désigné par le nom de Hallel : celui des Psaume 146 à Psaume 150, dont une partie était quelquefois ajoutée au groupe des Psaume 113 à Psaume 118. Ce second groupe était appelé le « grand Halleluia » ou « Halleluia grec ». Mais cette appellation fut étendue plus tard aux Psaume 113 à Psaume 118, primitivement désignés par le nom de « petit Hallel » ou « Halleluia égyptien ». Dans la liturgie de la Synagogue, l’expression « Alléluia » était employée comme « répons » par la communauté juive. Dans le Nouveau Testament le mot ne se rencontre qu’une seule fois : dans Apocalypse 19.1-6, sous sa forme grec Alléluia. C’est sous cette forme qu’il a été adopté dans les liturgies primitives, puis, par l’intermédiaire de la Vulgate, dans l’hymnologie ancienne et moderne. Dans certaines parties de la primitive Église, comme dans la Synagogue, c’était la coutume de réciter chaque jour les Psaumes d’Alléluia. Aujourd’hui, dans le rituel de l’Église catholique, on donne le nom d’Alléluia à un ou plusieurs versets des Psaumes qu’on chante pendant la messe, entre la lecture de l’Épître et celle de l’Évangile.
M. M.