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Êtres supra-humains malfaisants (Hébreu chêdîm, sèîrîm ; grec daïmonia, pneumata acatharta, pneumata ponèra).
Dans l’Ancien Testament nous ne trouvons que quelques textes qui y fassent allusion. Un des plus obscurs est celui qui parle du bouc choisi pour expier les péchés d’Israël et chassé dans le désert « pour Azazel » (Lévitique 16.8 ; Lévitique 16.10 ; Lévitique 16.20-22 ; Lévitique 16.26). Nous ne savons rien de positif sur ce mystérieux Azazel (voir ce mot) ; mais il semble bien qu’on l’ait considéré comme un démon habitant le désert. D’autres passages nous montrent que les Hébreux ont cru très longtemps que les dieux étrangers existaient réellement et qu’ils étaient des démons (Lévitique 17.7 ; Deutéronome 32.17 ; Psaumes 106.37 Version Synodale). Ce n’est qu’avec les prophètes que nous voyons apparaître l’idée de l’irréalité de ces faux dieux (Osée 8.5 ; Osée 8.6 ; Osée 13.1-4 ; Jérémie 2.27 ; Ésaïe 41.21-24 ; Ésaïe 44.6-20). Le contact, pendant l’exil, avec les religions des Babyloniens et des Perses dut favoriser grandement la croyance aux démons ; mais il faut descendre beaucoup plus bas pour trouver une démonologie développée, car elle n’apparaît vraiment que dans les livres apocryphes et dans les pseudépigraphes, en particulier dans l’apocalypse d’Hénoch (IIe siècle avant Jésus-Christ) où Azazel est présenté comme le chef des anges déchus. Cette évolution est due en grande partie à l’influence du syncrétisme oriental sur le judaïsme de la période hellénistique. Le terme même de démon est d’origine grecque. D’ailleurs, dans le polythéisme grec, il désignait aussi bien les divinité bienfaisantes, les bons génies (ex. le démon de Socrate) que les esprits malfaisants.
Dans la langue du Nouveau Testament, seul est resté le second sens. Nous trouvons souvent comme synonymes de démon : esprit impur (Marc 1.23 ; Marc 3.11 ; Marc 5.2 ; Marc 5.8 ; Marc 5.13 ; Marc 7.25 ; Marc 9.25 ; Matthieu 12.43; Luc 6.18 etc.) et esprit mauvais (Luc 7.21 ; Luc 8.2 etc.). Ces textes, et bien d’autres que l’on pourrait citer, montrent clairement que Jésus a cru à l’existence des démons et de leur chef Satan, et qu’il a admis que certaines maladies étaient le résultat d’une possession démoniaque (voir article). Il a guéri ces maladies en chassant les esprits impurs (Marc 7.26 ; Marc 7.29 ; Matthieu 8.16; Luc 11.14). Il a conféré à ses disciples ce pouvoir (Marc 3.15 ; Marc 6.13 ; Matthieu 10.1 ; Matthieu 10.8; Luc 10.17-19 ; Actes 8.7 ; Actes 19.12). Comme le Maître, les apôtres ont cru à la réalité des démons. « Nous avons à combattre, écrit saint Paul, non contre des adversaires de chair et de sang, mais contre les chefs, les souverains, les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les mauvais esprits des régions célestes » (Éphésiens 6.12, cf. 1 Corinthiens 10.20 ; Éphésiens 2.2 ; 1 Timothée 4.1 ; Jacques 2.19 ; Apocalypse 9.20 ; Apocalypse 16.14 ; Apocalypse 18.2). Pour plus de détails, voir Satan.
Alb. D.