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Des visiteurs de Crète à Jérusalem sont mentionnés parmi les nombreux hommes pieux, Juifs ou prosélytes, venus pour la Pente côte israélite et qui furent témoins de la Pentecôte chrétienne (Actes 2.11) ; peut-être furent-ils à l’origine des églises de leur île, que Tite devait plus tard diriger (voir Crète).
Le jugement de saint Paul sur les vices des habitants (Tite 1.12) concorde avec les témoignages des auteurs grecs. D’après lesquels « crétiser » était mentir ; on déclarait aussi les Crétois avares et sensuels. Il faut d’ailleurs tenir compte, pour la portée de ces critiques, des rivalités de pays : en fait de véracité, les Grecs n’avaient guère meilleure réputation. Mais la citation faite par l’apôtre reproduit un vers d’un poète crétois lui-même, « leur propre prophète », dit saint Paul en leur empruntant leur langage : il s’agit du philosophe Épiménide (VIe siècle avant Jésus-Christ), auteur d’un Traité des Oracles, et dont la renommée plutôt légendaire était celle d’un devin, et même d’un « homme divin », comme l’appelle Platon. C’est précisément sur le début de ce vers, reproduit aussi par le poète alexandrin Callimaque (IIIe siècle avant Jésus-Christ), que repose le fameux exemple de cercle vicieux par raisonnement faux : « Épiménide dit que les Crétois sont menteurs ; or il est Crétois, donc il est menteur ; donc il ment, et les Crétois ne sont pas menteurs ; donc il ne ment pas, et les Crétois sont menteurs ; etc. ». Jean Laroche