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(signifiant : pays de Cilix : personnage mythologique, frère de Cadmus et de Phénix). Région de l’Asie Mineure, citée dans les Apocryphes (2 Macchabées 4.36) et dans le Nouveau Testament (voir plus loin) ; située entre la Syrie et la Cappadoce, et consistant :
Au sud et au sud-est, en une grande plaine fertile allongée jusqu’aux « Portes de Syrie », marécageuse au bord de la Méditerranée, arrosée entre autres par le Gydnus (fleuve où Alexandre faillit périr), lequel passe à Tarse (voir ce mot), la capitale, ville natale de saint Paul (Actes 21.39 ; Actes 22.3) ;
Au nord et à l’Ouest, en un pays montagneux, la Cilicie Tracheïa (signifiant : raboteuse), dominée par la haute chaîne du Taurus que traversait ce fameux défilé des « Portes de Cilicie », long de 130 km à 760 m d’altitude, où sont passés tous les conquérants d’Asie Mineure.
Cette situation resserrée entre la montagne et la mer, en faisant le chemin obligatoire de ou vers l’Occident, lui a valu bien des vicissitudes : après avoir eu longtemps ses souverains indépendants, elle passa aux Perses, puis à Alexandre vainqueur chez elle de Darius à la célèbre bataille d’Issus, puis aux Séleucides, enfin aux Romains, qui en supprimèrent les pirates et, en 22 avant Jésus-Christ, en organisèrent la partie méridionale en province impériale unie à la Syrie-Phénicie ; cette unité administrative est exprimée dans son titre officiel employé dans Galates 1.21 ; Actes 15.23 ; Actes 15.41.
Tarse avait attiré beaucoup de Grecs par ses écoles et beaucoup de Juifs par son commerce, en particulier celui des cilices (du nom du pays) : grossières étoffes en poils des chèvres et des chameaux du Taurus, destinées aux toiles de tentes, voiles de navires et vêtements du peuple ; leur fabrication était le métier manuel qu’avait appris Saul de Tarse (Actes 18.3).
Dans l’affaire d’Étienne à Jérusalem, se firent remarquer les Juifs de Cilicie (Actes 6.9), parmi lesquels Saul se trouvait évidemment (Actes 7.58 ; Actes 8.1 et suivants) ; il avait d’ailleurs une sœur mariée à Jérusalem (Actes 23.16). Apôtre, il y porta l’Évangile peu après sa conversion (Actes 9.30 cf. Actes 11.25 ; Galates 1.21), puis au début de son 2e voyage missionnaire, au départ d’Antioche (Actes 15.40) et aussi au 3e, bien que son passage ne soit que sous-entendu dans Actes 18.23 et que le Nouveau Testament ne nous dise plus rien des « églises de Cilicie ».
Jean Laroche