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Bether
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal

Il est parlé des montagnes de Bether ou Bitther, dans le Cantique des Cantiques (Cantique 2.17.8.14) l’auteur de la Vulgate a lu les montagnes du parfum (Cantique 8.14), et plusieurs exemplaires latins lisent Béthel au lieu de Bether (Cantique 2.17). Mais l’Hébreu, en l’un et l’autre endroit, lit Bether. On demande ce que c’est que Bether et quelle est sa situation. Quelques-uns croient que c’est Bethoron, appelée Bether dans Eusèbe, Bethara dans Josèphe, et Bethra dans un ancien. Itinéraire. Il est souvent parlé, dans les écrits des Hébreux, de Bether prise par Sévère, général des troupes de l’empereur Adrien, dans la révolte de Barchochébas. Le nombre des Juifs qui s’y étaient renfermé, était si grand, disent lest rabbins dans la Gémarre, que le sang des morts qui coulait dans la mer, entrainait des pierres de la grosseur de quatre seahs (le seah ou satura était une mesure creuse qui tenait neuf pintes, chopine, demi-setier, un posson et un peu plus), et qu’il coulait jusque dans la mer, à la longueur de quatre mille pas. Vous direz peut-etre que c’était une ville maritime. Point du tout. Elle était à quatre milles de la mer. Plusieurs, comme nous l’avons dit, croient que c’est la même que Bethoron d’autres veulent que ce soit Betharis, entre Césarée et Diospolis, marquée dans l’ancien Itinéraire dont nous avons parlé ; ou enfin Bœther, marquée dans les Septante (Josué 15.60), entre les villes de Juda. Pour moi je tiens que c’est Bethoron-la-Haute, ou Bethora, entre Diospolis et Césarée. Eusèbe parle de Betharim, près de Diospolis ; et en parlant de Béther, prise par Adrien, il dit qu’elle était voisine de Jérusalem. Histoire 1.4 chapitre 6. [Barbié du Bocage croit que Béther est une montagne située probablement sur le territoire de la tribu de Benjamin].

Les rabbins disent qu’il y avait dans cette seule ville quatre cents colléges : dans chaque collége quatre cents professeurs, et que chaque professeur avait quatre cents écoliers, lesquels rassemblés composèrent une grosse armée. Ils soutinrent les premiers efforts du siège, quoiqu’ils ne fussent armés que des poinçons dont ils se servaient pour écrire sur des tablettes enduites de cire, à la manière de ce temps-là. Un rabbin fameux, nommé Tryphon, ayant parlé de rendre la ville, fut mis à mort par Barchochébas. Malgré sa résistance et celle des assiégés, la ville fut prise, Barchochébas tué, les écoliers qui avaient si bien défendu la place, furent liés avec leurs livres, et jetés au feu. On ajoute que le massacre fut si grand, qu’il périt plus de monde dans cette guerre, qu’il, n’en était sorti d’Égypte au temps de Moïse, et qu’on trouva sur une seule pierre les crânes de trois cents enfants qu’on avait froissés contre elle.

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