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Beth-Sur
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Ou plutût Beth-Zura, forteresse importante, principalement du temps des Machabées. Roboam, roi de Juda, la fit fortifier (2 Chroniques 11.7). Lysias, régent du royaume de Syrie, sous le jeune Antiochus, fils d’Antiochus Épiphane, mit le siège devant Bethsure avec une armée de soixante mille hommes de pied et de cinq mille chevaux. Judas Machabée étant venu au secours de la place, obligea Lysias de lever le siège et mit ensuite son armée qui était très-forte, et ensuite profitant des armes et des dépouilles qu’il, trouva dans le camp des ennemis après leur déroute, cela rendit les Juifs plus forts et plus formidables (1 Machabées 6.6).

Observations sur la déroute de l’armée de Lysias par l’année de Judas Machabée (1 Machabées 4). Judas Machabée était trop habile pour ne pas combattre Nicanor et Gorgias avant la jonction de leurs forces ; il les attaqua donc séparément et les mit en déroute. Lysias, consterné d’une défaite si honteuse, lève une armée de soixante mille hommes choisis et de cinq mille chevaux, pour exterminer les Juifs, dit l’auteur des Machabées. Cette armée marcha en Judée, campa près de Béthoron, et Judas vint au devant d’eux avec dix mille hommes. La partie n’était pas égale, diront mes lecteurs, je penserais comme eux, général médiocre de cœur et d’intelligence attaquait un Lysias plus habile que lui ; mais ici, c’est un excellent chef de guerre, hardi, entreprenant, qui en attaque un mal habile, quoique six fois plus fort en troupes ; et ces sortes de miracles sont fort ordinaires, sans qu’il soit besoin de l’interposition de la Divinité pour les produire l’histoire ancienne et moderne nous fournit une infinité de victoires de cette espèce, et beaucoup plus surprenantes qu’aucune des Machabées ; car le mépris que l’on fait d’un ennemi faible et dont les forces sont si disproportionnées aux grandes qu’on lui oppose ; ce mépris, dis-je, est un des plus grands dangers qu’on puisse courir à la guerre, parce qu’on est moins sur ses gardes et qu’on ne croit pas son ennemi capable d’oser rien entreprendre, et d’oser même paraître en campagne ; témoin l’action d’Uladus, prince de Valachie, qui attaqua l’armée de Mahomet II forte de plus de cent mille hommes, à la faveur d’une nuit sans lune, quoiqu’il n’eût que cinq à six mille chevaux, et cependant il porta la terreur et l’épouvante dans une armée prodigieuse, et la mit dans une confusion et un tel désordre, que si un corps de janissaires n’eût fait ferme et n’eût donné le temps aux autres de revenir de leur épouvante, cette armée eût été mise en fuite.

Judas qui vit que Lysias était entré dans la Judée, marcha droit à son camp sous Béthoron l’auteur, contre son ordinaire, dans une affaire de cette importance, ne nous dit rien de la disposition et de la distribution des troupes des deux armées ; mais comme nous ne saurions nous tromper dans la méthode des Juifs et dans leur façon de combattre, lorsque leur faiblesse ne leur permettait pas d’attaquer sur un front égal à celui de l’ennemi, c’est-à-dire, sur une phalange parfaite, et particulièrement les Machabées, qui ne se sont jamais trouvés à la tête d’un nombre de troupes qu’on pût appeler une armée, nous aurons recours à leur méthode ordinaire. Il est apparent que Judas partagea ses dix mille hommes en quatre ou cinq corps, sur une grande profondeur, comme les Machabées l’ont toujours pratiqué dans tous les combats qu’ils ont donnés. L’auteur ne fait aucune mention de cavalerie, et il est certain que les Machabées n’en ont presque jamais eu ; leur façon de combattre comme en manière de colonnes, les en dispensait assez.

L’Écriture n’eût pas manqué de nous l’apprendre, si Judas en avait eu, puisqu’elle parle de celle de Lysias et qu’elle en spécifie le nombre. Comme les peuples de l’Asie et les autres jetaient leur cavalerie sur les ailes et l’infanterie au centre, je range ainsi l’armée de Lysias, et il y a apparence qu’il couvrit les ailes de son infanterie et de sa cavalerie. Le combat se donna en même temps, dit l’auteur, cinq mille hommes de l’armée de Lysias furent taillés en pièces. C’est peu de chose que cinq mille hommes de tués dans une armée de soixante-cinq mille hommes ; cette victoire a tout l’air d’une déroute remportée sur des gens ramassés à la hâte, plutôt que sur de véritables soldats. Cela me fait soupçonner que l’auteur des Machabées exagère à l’égard du nombre des ennemis.

L’année suivante, du monde 3841, avant Jésus-Christ 159, avant l’ère vulgaire 163, Lysias l’ayant attaquée de nouveau la prit (1 Machabées 6.31-32), et elle demeura en la puissance des Syriens jusqu’au gouvernement de Jonathas Machabée (1 Machabées 11.65), qui la conquit sur eux, l’an du monde 3860, avant Jésus-Christ 140, avant l’ère vulgaire 144.

Bethsure était à la tribu de Juda (Josué 15.38). Elle était à l’opposite de l’Idumée méridionale (1ma 4.61 2 Machabées 13.19), c’est-à-dire qu’elle défendait l’entrée de la Judée dti côté de l’Idumée. On lit, dans le second livre des Machabées (2 Machabées 11.5), que Bethsure était à cinq stades de Jérusalem, mais c’est une faute visible. Eusèbe la met à vingt milles ou sept lieues de Jérusalem, en allant vers Hébron. On montre, au pied de la montagne de Bethsure, la fontaine où l’on tient que l’eunuque de la reine de Candace fut baptisé.

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