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Bois
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal Bost

lignum. Ces termes se mettent souvent pour des arbres. Le bois de science, le bois de vie, pour l’arbre de la science et l’arbre de vie. On dit aussi (Deutéronome 21.23) : Maudit celui qui est pendu au bois, ou a la potence ; et : Vous servirez au bois et à la pierre qui ne voient pas (Deutéronome 4.28), c’est-à-dire aux idoles composées de bois et de pierres.

Il est souvent parlé dans l’Écriture de bois de futaie, dans lesquels on commettait mille infamies, en l’honneur des fausses divinités (2 Rois 16.4 Jérémie 2.20 Isaïe 57.5) : Ils offraient leur encens et leurs sacrifices sur les hauteurs, sur les collines et sous les arbres touffus : Sub ligno frondoso. [Voyez Bois sacrés].

Moïse adoucit les eaux du désert, en y jetant du bois nommé alvah (Exode 15.25). Voyez ci-devant Alvah.

Jérémie (Jérémie 11.19), parlant de la passion du Sauveur, exprime la rage de ses ennemis en ces termes : Mittamus lignum in panem ejus, etc. Jetons du bois dans son pain, exterminons-le de la terre des vivants, et que son nom n’y soit plus connu. On donne plusieurs sens à ce passage ; l’Hébreu à la lettre : Corrompons du bois dans son pain. Mettons du bois venimeux, râpons quelque racine mortelle dans sa nourriture pour le faire mourir, pour l’empoisonner. Louis de Dieu traduit : Rompons du bois sur sa chair. Le terme hébreu qui signifie du pain, marque aussi quelquefois de la chair. Glassius : Corrompons du bois dans son pain, ou corrompons son pain dans son bois ; empoisonnons le pétrin dans lequel il pétrit son pain.

Bois sacrés

Sont très-anciens, dit D. Calmet et après lui M. Glaire, puisque nous lisons dans la Genèse (Genèse 21.33) qu’Abraham après l’alliance qu’il fit avec Abimélech, roi de Gérare, planta à Bersabée un bocage qui était comme une espèce de temple où il allait religieusement avec sa famille offrir à Dieu ses prières et ses sacrifices. Ainsi, après les autels, nous ne voyons rien de plus ancien parmi les lieux sacrés que ces sortes de bois. Moïse ne parle jamais bien clairement de temples, tandis qu’il revient très-souvent sur les bois consacrés aux idoles. Il ordonne, par exemple, aux Israélites de détruire les autels des chananéens, d’abattre leurs bois, de démolir leurs statues ; mais il ne leur commande point de démolir leurs temples ; ce qu’il n’aurait pas sans doute manqué de faire, si ce genre d’édifices sacrés eût été commun dans ce pays. On ne remarque pas que lui-même en ait démoli aucun dans les conquêtes qu’il fit au delà du Jourdain, quoiqu’on n’ignore pas que tout ce pays était plongé dans l’idolâtrie, et que Phégor, Moloch et Champs y étaient adorés. Cet usage des bois sacrés se répandant de plus en plus, on planta toujours depuis sur les hauteurs une infinité de bocages consacrés au culte des idoles. De là, l’ordre exprès que Dieu donna à Moïse de les détruire (De, 12.3), et le zèle des princes et des rois pieux à les abattre. C’était dans ces bois que se commettaient ordinairement les désordres et les abominations que les prophètes reprochent si souvent aux Juifs.

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