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Boire
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Nous avons dit quelque chose qui a rapport à boire dans l’article de Calice. Isaïe invité tous ceux qui ont soif à venir boire du vin et du lait sans argent et sans échange (Isaïe 55.1) ; il parle du temps du Messie et de ces fontaines du Sauveur, dont il parle ailleurs (Isaïe 12.3). Et Jésus-Christ promet à la Samaritaine une eau vive (Jean 4.10) qui étancherait pour toujours la soif de ceux qui en boiraient. Job dit que le méchant boit l’iniquité comme de l’eau (Job 15.16). Eliu reproche à Job de boire les mépris et les reproches comme l’eau (Job 34.7). Rabsacès dit qu’Ézéchias veut porter les Juifs à soutenir le siège de Jérusalem contre Sennachérib, pour les réduire à boire leur urine (2 Rois 18.27) ; c’est-à-dire pour les exposer aux dernières extrémités d’un siège.

Le Sage exhorte son disciple à boire l’eau de sa citerne (Proverbes 5.15) ; c’est-à-dire à se contenter des plaisirs permis du mariage, sans songer à ce qui est défendu par la loi. Manger et boire, est mis dans l’Ecclésiaste (Ecclésiaste 5.17) pour se donner du bon temps ; et dans l’Évangile il est mis pour vivre d’une manière commune et ordinaire (Matthieu 11.18). Jean est venu ne mangeant ni ne buvant, et vous dites : Il est possédé du démon ; le Fils de l’homme est venu mangeant et buvant comme un autre homme, et vous dites : C’est un gourmand et un buveur. Au temps de Noé, lorsque Dieu envoya le déluge, et au temps de Loth, lorsqu’il extermina Sodome, les hommes buvaient et mangeaient (Luc 27.26-28) à leur ordinaire, sans se défier de rien. Les apôtres disent qu’ils ont bu et mangé avec Jésus-Christ après sa résurrection, qu’ils ont conversé, qu’ils ont vécu avec lui (Actes 10.16).

Boire se met aussi simplement pour faire bonne chère et se divertir à table. Bénadad, roi de Syrie, buvait dons sa tente avec les rois ses alliés (1 Rois 20.12). Et le Psalmiste (Psaumes 68.3) : Ceux qui buvaient du vin faisaient des chansons sur moi. Boire et manger devant le Seigneur, signifie faire des festins de religion dans le temple. Boire du vin (Job 1.13-18 Cantique 5.1 Isaïe 22.13) signifie souvent faire un festin ; car dans les repas ordinaires, on ne servait point de vin.

J’ai bu des eaux étrangères, disait Sennachérib (2 Rois 19.24 Isaïe 37.25), et j’ai desséché dans ma marche toutes les eaux enfermées. J’ai bu les eaux des peuples chez qui j’ai fait passer mes armées ; j’ai épuisé leurs puits et leurs citernes. C’est une exagération pour donner une haute idée de sa puissance. Jérémie reproche (Jérémie 2.18) aux Juifs d’avoir eu recours à l’Égypte pour boire de l’eau boueuse et de s’être adressés aux Assyriens pour boire l’eau de son fleuve, c’est-à-dire d’avoir cherché l’eau du Nil en Égypte et l’eau de l’Euphrate en Assyrie ; il veut marquer par là le secours de ces deux peuples.

Boire le sang (Ézéchiel 39.17-18) marque se rassasier de carnage : Vous boirez le sang des princes de la terre, vous les mettrez à mort. David (2 Samuel 23.16-17) refusa de boire l’eau que trois braves de son armée étaient allés lui chercher au péril de leur vie, disant : Dieu me garde de boire le sang de ces hommes. Jésus-Christ nous ordonne de boire son sang et de manger sa chair. Nous mangeons et buvons l’un et l’autre réellement, mais toutefois spirituellement et mystiquement, dans l’Eucharistie. Boire l’eau avec mesure (Ézéchiel 4.11) et acheter l’eau pour boire (Lamentations 5.4) marquent la dernière disette et une extrême désolation. Dans le jeûne, les Juifs s’abstenaient de boire et de manger pendant tout le jour, croyant qu’il était également de l’essence du jeûne de souffrir la faim et la soif.

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