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Bosor
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal Bost

Ou Bosra, ou Bostres, ville au delà du Jourdain, donnée par Moïse à la tribu de Ruben (Deutéronome 4.44), fut destinée par Josué pour servir de ville de refuge à ceux qui avaient commis un meurtre involontaire (Josué 20.8 ; 21.6). Elle fut cédée aux Lévites de la famille de Gerson pour leur servir de demeure (Josué 21.27).

L’Écriture, en parlant de Bosor, ou Bosra, la met toujours dans la solitude, parce qu’en effet elle était dans l’Arabie déserte et dans l’Idumée orientale, environnée de déserts de tous côtés. Isaïe menace Bozra de très-grands malheurs (Isaïe 34.16), et il décrit un conquérant qui vient de Bozra, ayant ses habits tout couverts de sang (Isaïe 63.1). On croit que ce conquérant n’est autre que Judas Machabée, qui prit Bosor ou Bosra, et y fit de grands ravages (1 Machabées 5.26-28). Il tua tout ce qu’il trouva de mâles dans cette ville, la pilla et y mit le feu.

Jérémie (Jérémie 48.24-25 ; 49.13-22) fait aussi de grandes menaces contre Bozra, et nous croyons qu’elles eurent leur accomplissement, lorsque Nabuchodonosor porta ses armes contre l’Idumée et les provinces voisines, cinq ans après la prise et la désolation de Jérusalem. Eusèbe met Bostra à vingt-quatre milles d’Adraa, ou Edraï. Cette ville est quelquefois attribuée à Ruben, quelquefois à Moab, et quelquefois à Édom ; parce qu’étant frontière de ces trois provinces, elle était tantôt à l’une, et tantôt à l’autre, selon que la force et le sort des armes en décidaient. On trouve des médailles de Bostres. La ville est très-célèbre dans les anciens. Il y a divers évêques de Bostres, qui ont signé dans les conciles. Elle est quelquefois attribuée au pays de Galaad, quelquefois à la Trachonite, quelquefois à l’Auranite, et le plus souvent à l’Arabie ou à l’Idumée. Quelques géographes admettent plusieurs villes de Bosor ou Bozra : mais nous ne voyons point de nécessité de les multiplier.

Elle est à quatre journées de Damas, vers le midi. Elle a un château très-fort, une porte de la hauteur de vingt coudées, et un des plus grands bassins ou mares d’eau qui soient dans tout le Levant, dit le géographe Persien [Voyez Auran, Barasa, Beestéra. Il est évident que D. Calmet confond Bosor et Bosra ; j’entends Bosra, capitale de l’Auranite car il paraît, quoi qu’il dise, qu’il y avait plus d’une cité de ce nom, si l’on s’en rapporte au géographe de la Bible de Vence, qui distingue Bosor de Bosra, et reconnaît trois villes nommées Bosra. Quant à Bosor, il dit que c’était une « ville de la tribu de Ruben, choisie pour être ville de refuge (Deutéronome 4.43 ; Josué 20.8). Elle fut donnée aux lévites descendants de Mérari (Josué 20.36 ; 1 Chroniques 6.78). » Barbié du Bocage, qui fait aussi cette distinction, ajoute : « Elle était située dans la solitude de Misor à laquelle elle donnait aussi son nom, sans doute, dans les plaines de Moab. Du temps des Machabées, Bosor était une ville importante par ses fortifications. Elle était défendue par une forteresse dont Judas fut obligé de faire le siège, quoiqu’il fût déjà maître de la ville, dont il avait passé tous les hommes au fil de l’épée, dont il avait enlevé toutes les richesses, et qu’il avait fini par incendier. » Voyez Bosra].

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