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Bouclier
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal Bost

Dans l’Écriture Dieu est souvent appelé le bouclier de son peuple. Je serai votre bouclier, dit le Seigneur à Abraham (Genèse 15). Vous me couronnerez de votre bienveillance comme d’un bouclier, dit le Psalmiste (Psaumes 5.13). Sa vérité vous environnera comme un bouclier (Psaumes 90.5). Les grands, les princes sont aussi nommés les boucliers du peuple : Saül est appelé le bouclier d’Israël (2sa 1.21). Les boucliers de la terre appartiennent au Seigneur (Psaumes 45.10), sont dans sa dépendance. Les Septante : Les dieux forts de la terre se sont fort élevés.

On pendait des boucliers aux tours pour l’ornement et pour s’en servir dans l’occasion. La tour de David était ornée de mille boucliers qui pendaient autour d’elle : on y voyait des armes de toutes sortes (Cantique 4.4) : Mille clypei pendent ex ea, omnis armatura fortium. Les Machabées ornèrent la façade du temple avec des boucliers qu’ils y suspendirent (1 Machabées 4.57) : Ornaverunt faciem templi coronis aureis et scutulis. On les ôtait de là quand il était question de marcher à l’ennemi (Isaïe 22.6). Ézéchiel dit que les Perses, les Lydiens et les Libyens avaient suspendu leurs boucliers dans Tyr, pour l’ornement de la ville (Ézéchiel 27.10).

La matière ordinaire des boucliers était le bois : on les couvrait de cuir, de lames d’or ou d’airain : quelquefois on les faisait tout d’or ou d’airain. Ceux que Salomon fit faire étaient d’or. Sésac, roi d’Égypte, les ayant enlevés, Roboam en mit d’autres d’airain en leur place. Le bouclier de Goliath était d’airain (1 Samuel 17.45b). Nahum décrit les boucliers des Chaldéens comme tout étincelants (Nahum 2.3). Le Psalmiste dit que Dieu fera régner la paix parmi son peuple et qu’il jettera les boucliers au feu : Et scuta comburet igni (Psaumes 45, 10). Ces boucliers étaient donc de bois [D. Calmet a remarqué, au mot armes, que l’Écriture emploie quatre termes pour signifier les boucliers. En effet, il y avait plusieurs sortes de boucliers ; on nommait les uns mâguên, les autres tsinnâ, d’autres sôhérâ, d’autres enfin schélâtim. Il est difficile d’assigner à ces différents boucliers leur forme respective. On s’accorde cependant à dire que le mâguên était le petit, et le tsinnâ celui qui couvrait tout le corps. Quelques-uns pensent que le sôhérâ formait un croissant, son nom se rapprochant de deux autres mots qui signifient la lune. Quant aux schelâtim, Gesenius (Lexie man., 1011), les expliquant par l’Arabe, leur donne le sens de durs. La matière de cette sorte d’armes était le bois ou l’osier, de cuir et le métal qui les couvraient, ou qui les bordaient simplement. On avait soin de les huiler pour les rendre imperméables à la pluie. En temps de paix on les gardait dans les arsenaux, et même on les employait pour décorer les tours ; mais en temps de guerre les soldats ne les quittaient jamais. Au moment de la bataille, ils prenaient ces boucliers de la main gauche, les serraient les uns contre les autres, et présentaient à l’ennemi une espèce de mur impénétrable. S’il s’agissait d’un assaut à livrer, ils les élevaient sur leurs têtes, formaient la tortue, et se garantissaient par là des projectiles qu’on leur lançait. La perte de son bouclier était une infamie pour le soldat, de même que sa gloire se calculait d’après le nombre de ces armes qu’il avait prises à l’ennemi].

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