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Ce terme se prend dans l’Écriture au sens propre et au sens figuré. Dans le propre, il signifie une coupe ordinaire, dans laquelle on boit dans les repas ; ou une coupe de cérémonie, dont on se sert dans les repas solennels et de religion, comme dans celui de Pâques, où le père de famille prononce certaines bénédictions sur la coupe, et après en avoir goûté, en fait boire à toute la compagnie et à toute sa famille à la ronde [Après la prise de Césarée, en 1101, « les Génois se vantaient, dit l’historien des croisades, livre 5 tome 2 page 24, d’avoir eu dans leur part du butin le vase qui servit à la cène de Jésus-Christ (Cette tradition nous parait suspecte, il n’est pas probable que Jésus-Christ se soit servi d’un vase d’émeraude dans la dernière réunion du mont Sion. Tout nous porte à croire que le vase dont il est ici question avait été trouvé dans le temple d’Auguste, converti en mosquée par les musulmans, et que cette coupe avait servi au culte de l’empereur romain. Note de M. Michaud.) ; ce vase d’émeraude fut longtemps conservé dans la cathédrale de Gênes ; vers la fin du dix-huitième siècle et pendant la guerre d’Italie, cette précieuse relique fut apportée à Paris : elle a été rendue aux Génois dans l’année 1815].
Le nom de calice, dans le sens figuré, se prend, d’ordinaire, pour les afflictions que Dieu nous envoie. Boire le calice, signifie souffrir les peines que Dieu a résolu que nous souffrions. Levez-vous, Jérusalem, vous qui avez bu le calice de la colère de Dieu, dit Isaïe (Isaïe 51.17). Et le Psalmiste (Psaumes 75.9) : Le Seigneur tient en sa main un calice pour en faire boire à tous les pécheurs de la terre. On dit, dans le même sens, enivrer de douleur, enivrer d’afflictions, enivrer du vin de la colère de Dieu ; toutes ces expressions sont des suites de cette première métaphore du calice. Elle vient de la coutume qui s’observait dans les festins de boire à la ronde et dans la même coupe. On ne souffrait pas dans un festin ceux qui refusaient le calice ou la coupe à leur tour. Qu’il boive ou qu’il s’en aille. C’était une espèce de proverbe. Quand les enfants de Zébédée demandèrent au Sauveur les premières places dans son royaume, et d’être assis à sa table, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche, il leur répondit (Matthieu 20.22) : Etes-vous d’humeur à boire le calice que je dois boire ? etc. [Voyez boire et coupe].