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Ou Chaldée
Contrée de l’Asie, vers le confluent de l’Euphrate et du Tigre, dont la capitale était Babylone. Le nom de Chaldée ne se trouve point dans le texte hébreu, mais celui de Chasdim ; soit que les Chaldéens aient pris ce nom de Cased, fils de Nachor, frère d’Abraham ou de quelque autre plus ancien. La Chaldée en elle-même était originairement assez bornée ; mais dans la suite l’empire des Chaldéens s’étant fort agrandi, le nom de Chaldée s’est aussi pris dans un sens plus vague et plus étendu [Voyez sur la Chaldée et les Chaldéens, le Mémoire de M. Eug. Boré, adressé aux membres de l’académie des Inscriptions et belles-lettres, dans le tome 2 de sa Correspondance et de ses Mémoires, pages 157 et suivants J’emprunterai de ce beau travail (première partie) un morceau concernant la prédication de l’Évangile dans la Chaldée. « La tradition nous apprend, dit M. Boré, que la vocation des Gentils commença par le peuple chaldéen ; puisque trois de ses princes, initiés au culte et à la science des mages, furent miraculeusement appelés au berceau du Rédempteur l’annonce de la Bonne Nouvelle se fit dans la nation, à l’arrivée de ces rois ambassadeurs ; de sorte qu’elle était déjà préparée à recevoir la doctrine de l’Espérance, lorsque les apôtres, assistés de l’Esprit Saint, se partagèrent l’empire spirituel du monde. Saint Thomas, qui, deux ans après l’assemblée du cénacle, avait déj à parcouru la Perse, la Bactriane, les vallées de Caboul, de Candahar et de Cachemire, et pénétré dans l’Inde plus avant que le conquérant Alexandre ; et saint Barthélémi qui déposa les premières semences de la foi en Arménie, dans le pays des Ibères et chez les peuplades du Caucase, avaient d’abord l’un et l’autre traversé la Chaldée, et leur parole avait enfanté des disciples à la vie spirituelle.
Marès et Adée, le Thadée des Arméniens, développant leur œuvre, fondèrent l’église de Mésopotamie où fut rédigée la première liturgie chaldéenne. La parole de Jésus-Christ annonçant qu’il est venu diviser le frère contre le frère et susciter parmi les hommes la guerre sans armistice de la vérité contre le mensonge, se vérifie surtout dans la lutte ensanglantée que livra durant plus de six siècles le magisme à la religion chrétienne. Le culte réformé de la Médie et de la Perse avait beaucoup perdu de sa pureté primitive, et la corruption philosophique des écoles de la Grèce et de Rome l’avait abaissé généralement jusqu’au sensualisme le plus voluptueux. Voilà la cause de l’insurmontable résistance qu’éprouva le vrai culte qui prêche à tous la pauvreté, la pénitence et la mortification des sens.
Les peuples de Ctésiphon et de Séleucie fermèrent leur cœur à la prédication de Marès, parce que, la tête couronnée de fleurs et les oreilles réjouies par la musique des concerts, ils restaient ensevelis dans l’ivresse des festins. Néanmoins la parole divine prit racine dans quelques consciences, qui furent comme la pierre angulaire sur laquelle se bâtit insensiblement l’église patriarcale de la Chaldée. De là, comme d’un centre lumineux, la foi rayonna dans la presqu’île Arabique, la Susiane et le pays d’Hormuz ; et sa lumière éclaira les contrées conquises par saint Thomas au delà de l’Indus et du Gange. Le peuple de Ninive, qui avait écouté les avertissements de Jonas, fut aussi docile aux enseignements des apôtres, et si les Hébreux avaient renié le Messie salué par Abraham, les Chaldéens, sortis de la même ligne que ce patriarche, furent moins aveugles et moins ingrats. » Voyez Bélus, mon addition].