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Il est souvent parlé d’athlètes dans les livres de l’Écriture, composés depuis l’établissement de la monarchie des Grecs dans l’Orient. Avant ce temps, ni les athlètes, ni les jeux d’exercices où ils s’exerçaient, étaient point connus. Les athlètes étaient des hommes qui s’exerçaient, ou pour leur propre satisfaction, ou par principe de santé, ou enfin pour paraître dans les jeux publics, et pour y remporter les prix et les couronnes qui y étaient proposés. Il y avait plusieurs sortes de jeux, mais on en comptait principalement six : qui sont la lutte, la course, le saut, le palet, le combat à coups de poings, et à coups de poings et de pieds tout ensemble. La vie des athlètes était très-laborieuse, et ils s’abstenaient de toute délicatesse, et surtout de l’usage du mariage. C’est à quoi saint Paul fait allusion (1 Corinthiens 9.25), lorsqu’il dit : Qui in stadio currit, ab omnibus se abstinet. Il fait encore souvent allusion à leurs exercices, à leurs récompenses (1 Corinthiens 9.24.) : Ne savez-vous pas que quand on court dans la carrière, tous courent, mais un seul remporte le prix ? Tous les athlètes gardent en toutes choses une exacte tempérance, et cependant ce n’est que pour gagner une couronne corruptible. Voyez aussi (Philippiens 3.14). Les athletes qui faisaient profession d’apprendre et s’exercer ce qui se pratiquait communément dans les jeux publics, soit de la course et de la lutte, soit du ceste, du trait et du jeu de palet, vivaient d’une manière fort sévère, entraient jeunes dans les exercices, souffraient le froid et le chaud, vivaient dans un travail presque continuel, s’abstenaient des plaisirs, du vin, boire frais, ne mangeaient qu’avec régle et mesure, et se privaient de plusieurs sortes de nourritures, que l’on croyait propres à les affaiblir.
La récompense des athlètes était une couronne de chêne, de pin, de laurier ou d’olivier ; mais il y avait outre cela d’autres prérogatives qui consistaient en exemptions des charges publiques, en certains honneurs, comme d’être menés en triomphe, d’avoir des statues érigées dans les villes. Mais originairement l’honneur de la victoire était le seul prix des vainqueurs, et on remarque que les premiers athlètes vivaient d’une manière bien plus frugale et plus laborieuse que ne firent ceux qui vinrent dans la suite. Cela sert à concilier ceux qui parlent des athlètes comme de gens mis à l’engrais, homines altiles, dit Tertullien, avec ceux qui louent leur abstinance et leur tempérance.