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Instrument de musique dont il est souvent parlé dans l’Écriture. Les Hébreux l’appellent toph, et je pense que sous ce nom ils comprennent en général toutes les sortes de tambours. Je ne remarque pas que les Hébreux s’en soient servis à la guerre, mais seulement dans leurs réjouissances, et d’ordinaire on le met entre les mains des femmes. À près le passage de la mer Rouge, Marie, sœur de Moïse, prit un tympanum et se mit à en jouer et à danser avec les autres femmes (Exode 15.20). La fille de Jephté vient au-devant de son père avec des tympanum et d’autres instruments de musique (Judic 11.34). C’était apparemment une espèce de tambour de basque, ou de ces anciens tambours que l’on met entre les mains de Cybèle, mère des dieux : Tympana habet Cybele, sunt et mihi tympana cribri.
Les anciens marbres représentent ordinairement Cybèle avec un tympanum. On en jouait aussi dans les fêtes de Bacchus. Sa figure n’est pas uniforme ; quelquefois il est représenté comme un tambour de basque avec des grelots ou sonnettes ; d’autres fois comme un instrument de cuivre creux, ayant aussi des sonnettes et un bâton avec quoi on frappait, mais il n’y paraît point de peau tendue sur son ouverture ; ailleurs ce sont deux espèces de bonnets de bronze que l’on frappe l’un contre l’autre du côté qu’ils sont ouverts.
Dans le sens d’un supplice, se trouve dans le grec de saint Paul aux Hébreux (Hébreux 11.35) : Distenti sunt. Les anciens et les nouveaux interprètes sont fort partagés sur le sens de ce terme. Quelques-uns l’ont expliqué du chevalet, ancien supplice fort fréquent dans l’antiquité, mais fort inconnu aujourd’hui. Saint Chrysostome et les autres interprètes grecs qui l’ont suivi, et qui devraient avoir mieux connu la valeur de ce nom que les Latins, ont cru que l’apôtre, dans l’endroit où il parle du tympanum, a fait allusion à la mort de saint Jean-Baptiste et à celle de saint Jacques, qui furent décapités. Hésychius, Suidas et Œcuménius croient que le verbe tympanizein signifie écorcher vif. D’autres, plus nouveaux, le prennent dans un sens générique pour toutes sortes de supplices et de morts violentes ; et il est vrai que le verbe grec dont nous parlons se prend quelquefois en cette manière.
Mais nous croyons que l’apôtre a voulu marquer en l’endroit que nous examinons la bastonnade ou le supplice du fouet, et qu’il fait allusion au supplice du saint vieillard Eléazar et des sept frères Machabées. Le second, livre des Machabées (2 Machabées 6.19), parlant du martyre d’Eléazar, dit : qu’il allait au tympanum, et qu’étant sur le point d’expirer sous les coups de bâtons (ou de verges) il dit en gémissant : Le Seigneur, qui connaît toutes choses, sait que, pouvant éviter la mort, je souffre de violentes douleurs dans mon corps accablé de coups de bâtons, ou de verges. Saint Paul paraît visiblement faire allusion à ce passage, lorsqu’il dit : Quelques-uns ont souffert la peine du tympanum sans vouloir se racheter de ce supplice, espérant une meilleure résurrection. Les sept frères Machabées furent aussi tourmentés à coups de fouets et de verges : Flagris et taureis cruciatos. Le scholiaste d’Aristophane, parlant du supplice du tympanum, dit qu’on appelle tympana les bois sur lesquels on frappait ceux qui étaient condamnés à la bastonnade par les juges. Ce supplice est encore usité aujourd’hui dans l’Orient. Voyez l’article Supplice.