A B
C D
E F
G H
I J
K L
M N
O P
Q R
S T
U V
W X
Y Z
Chrétiens de Thessalonique. Saint Paul ayant été obligé de quitter Thessalonique, ainsi que nous l’avons dit dans l’article précédent, se retira à Bérée, où il laissa Silas et Timothée, pour confirmer les Églises de Macédoine. De là il alla à Athènes, et d’Athènes à Corinthe, où, après quelques mois, Silas et Timothée le vinrent trouver, et lui rapportèrent l’état de l’Église de Thessalonique, qui persévérait dans le foi, malgré les persécutions et les souffrances auxquelles elle était exposée. Ils lui dirent aussi qu’il y en avait parmi eux qui s’affligeaient trop de la mort de leurs proches, et qui n’étaient pas assez instruits de ce qui regarde l’avénement du Seigneur et le jugement dernier. Ils l’avertirent aussi que quelques-uns d’entre eux étaient oisifs, curieux, inquiets.
Première Épître aux Thessaloniciens.
Saint Paul leur écrivit donc sur la fin de l’année 52, ou au commencement de l’année 53 de l’ère vulgaire ; et cette première Épître aux Thessaloniciens est la première de toutes celles de saint Paul. Les anciennes souscriptions grecques, et les inscriptions latines, le Syriaque, l’Arabe, le Cophte, Théodoret et saint Athanase croient qu’elle fut écrite d’Athènes. Mais nos plus habiles critiques soutiennent, et la suite de l’histoire du voyage de saint Paul montre assez qu’elle fut envoyée de Corinthe. L’apôtre les instruit sur le jugement dernier et sur la manière dont les chrétiens doivent s’affliger à la mort de leurs proches. Il leur témoigne beaucoup d’affection et de tendresse, et un ardent désir de les aller voir. Il les reprend avec beaucoup de douceur et de prudence, mêlant aux répréhensions qu’il leur fait des traits de louange et des marques de bonté.
Seconde Épître aux Thessaloniciens.
Cette Épître fut écrite de Corinthe peu de temps après la première, vers le commencement de l’an 53 de l’ère commune. Saint Paul y rassure les Thessaloniciens contre les frayeurs que certaines personnes leur avaient inspirées, sur une fausse interprétation de sa première lettre, comme s’il eût dit que le jour du Seigneur était proche, ou même en lui supposant une fausse lettre, qu’il n’avait point écrite. Il les exhorte à demeurer fortement attachés à la doctrine et aux traditions qu’il leur avait enseignées, à souffrir constamment les persécutions qu’on leur suscitait. Il reprend avec plus de force qu’il n’avait fait auparavant, ceux qui vivaient dans l’oisiveté et dans une curiosité inquiète ; il veut qu’on marque ces sortes de gens et qu’on s’en sépare, afin qu’au moins ils aient honte de leur fainéantise, et qu’ils s’en corrigent. Il signe sa lettre de son seing, et les avertit de le bien remarquer, de peur qu’on ne les trompe, en faisant passer sous son nom des lettres qu’il n’aurait pas écrites.
Nous croyons que Néron et Simon le Magicien sont la figure, l’un du méchant qui opère le mystère d’iniquité (2 Thessaloniciens 2.7), et l’autre de l’ennemi de Dieu (2 Thessaloniciens 3.4) qui doit s’élever au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu ; et que la révolte des Juifs contre les Romains est la figure de la dernière révolte des peuples contre l’empire romain, et de l’apostasie des chrétiens contre Jésus-Christ et contre son Église. Le mystère d’iniquité s’opérait déjà Sous l’empire de Claude, et lorsque saint Paul écrivait cette Épître ; mais il n’éclata que sous l’empire de Néron, lorsque ce prince découvrit toutes ses mauvaises inclinations, et qu’il appuya de sa protection Simon le Magicien, le plus dangereux de tous les imposteurs. Mais et Simon et Néron n’étaient eux-mêmes que la figure de l’Antechrist, qui doit paraître à la fin des sièdes, persécuter l’Église de Jésus-Christ et mettre fin à l’empire romain.
Quelques anciens ont cru que cette Épître avait été envoyée d’Athènes ; d’autres qu’elle avait été écrite de Rome ou de Laodicée ; mais on n’a aucune bonne preuve de ces sentiments. Grotius veut qu’elle ait été écrite longtemps avant la première aux Thessaloniciens, et qu’elle soit adressée à Jason, Juif, parent de Silas et, de Timothée, et aux autres chrétiens judaïsants qui, s’étant retirés de la Syrie et de la Palestine après la persécution-excitée à la mort de saint Étienne,étaient venus jusqu’à Thessalonique. Il fixe l’époque de cette Épître à la seconde année de Caïus. On peut voir la réfutation de ce sentiment dans Bochart, lettre à M. de Sarrau, tome 3 page 104, édition Leid. ; Henric. Maurus, livre 2, chapitre 21, et notre Préface sur la seconde Épître aux Thessaloniciens.