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Fils de Nachor, et père de Nachor, d’Aran et d’Abraham, naquit (Genèse 11.24) l’an du monde 1878, avant Jésus-Christ 2122, avant l’ère vulgaire 2126. Il eut Abraham étant âgé de cent trente ans, l’an du monde 2008, avant Jésus-Christ 1992, avant l’ère vulgaire 1996. Il sortit avec Abraham d’Ur de Chaldée pour aller à Haran de Mésopotamie, l’an du monde 2082, et il y mourut la même année, âgé de deux cent soixante-quinze ans (Genèse 11.31-32), l’an 1918 avant Jésus-Christ, et 1922 avant l’ère vulgaire.
L’Écriture dit clairement que Tharé avait été engagé dans l’idolâtrie (Josué 24.2-14) : Vos pères, Tharé, père d’Abraham et de Nachor, ont habité anciennement au delà du fleuve d’Euphrate, et ont adoré des dieux étrangers. Quelques-uns croient qu’Abraham lui-même fut d’abord attaché au culte des idoles, mais qu’ensuite Dieu lui fit la grâce de reconnaître la vanité de ce culte, et qu’il en détrompa aussi son père Tharé. Voyez notre Commentaire sur la Genèse, 11.31, et Judith, 5.7, et Isaïe 43.23.
Les Arabes et les Turcs donnent pour père à Abraham un nommé Azor, et pour aïeul Tharé. Plusieurs orientaux croient qu’Azor est le même que Tharé, et qu’il fut père d’Abraham. Les Persans et les Turcs l’appellent Pour-Tirasch, c’est-à-dire sculpteur d’idoles, car la tradition des musulmans est qu’il était non-seulement idolâtre, mais aussi faiseur et marchand d’idoles ; qu’il eut de grandes contestations avec Abraham, son fils, à ce sujet ; qu’il l’accusa auprès de Nemrod, qui le fit jeter dans une fournaise ardente.
Justin dit qu’Adores, Abraham et Israël régnèrent l’un après l’autre à Damas. Suidas assure qu’Abraham convertit son père Tharé, qui était idolâtre ; et Georges le Syncelle assure qu’il jeta au feu les idoles de Tharé, et qu’Aran, ayant voulu éteindre le feu où elles brûlaient, fut saisi des flammes et y mourut ; que Tharé, ayant d’abord abandonné le culte des faux dieux et étant allé à Haran, retomba dans ses premières erreurs et y demeura obstiné jusqu’à la mort.
Les Juifs racontent que Tharé était non-seulement idolâtre, mais aussi sculpteur et marchand d’idoles ; qu’un jour Tharé, étant allé en voyage, laissa à Abraham le soin de sa boutique : mais Abraham, qui était déjà persuadé de la vanité des idoles, demandait à tous ceux qui venaient pour acheter des dieux : Quel âge avez-vous ? Ceux-ci lui disaient bonnement leur âge. Alors Abraham répliquait : Ce dieu que vous voulez acheter et adorer est plus jeune que vous ; il n’y a que quelques jours qu’il est fait d’une matière vile et méprisable : ainsi, croyez-moi, renoncez à cette vanité. Les acheteurs, frappés de ces reproches ; s’en allaient tout chargés de confusion. Un jour il y vint une vieille femme portant un potage, et disant qu’elle voulait l’offrir à tous les dieux de la boutique de Tharé. Alors la patience échappa à Abraham, et prenant un bâton il mit en pièces toutes ces idoles, à l’exception de la plus grande de toutes, entre les mains de laquelle il mit le bâton dont il s’était servi pour faire cette exécution. Tharé étant enfin revenu, et voyant ses dieux renversés et mis en pièces, en demanda la cause à Abraham, qui lui dit qu’une personne étant venue pour offrir un potage a tous ces dieux, ils avaient commencé à se disputer à qui l’aurait ; mais que le plus grand avait pris ce bâton, les avait mis d’accord à force de coups, et s’était saisi seul de l’offrande. Tharé comprit aisément qu’Abraham voulait insulter à sa vaine superstition. Il alla déférer son fils, comme ennemi du culte des dieux, au roi Nemrod, qui le fit jeter dans le feu ; mais il en sortit miraculeusement sain et sauf. Fables.
Campement des Israélites dans le désert. Ils y arrivèrent de Thahat, et en partirent pour aller à Metca (Nombres 33.27). Ptolémée parle d’une ville de Thana, dans l’Arabie Petrée ; et Josèphe, Antiquités judaïques, livre 24 chapitre 2 parle d’une ville de Tharabasa, que les Juifs prirent aux Arabes [Suivant notre-auteur, Tharé fut le vingt-sixième campement ; ailleurs il dit le trentième. Voyez la table chronologique et le mot campements. Barbié du Bocage, le géographe de la Bible de Vence, et M. Léon de Laborde marquent ce campement le vingt-quatrième. Voyez Marches].