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Texte
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Texte de l’Écriture

Quelquefois le texte de l’Écriture se prend par opposition à la glose et à l’explication, sans faire attention à la langue dans laquelle ce texte est écrit, si elle est originale ou si c’est une simple version. Par exemple, le texte porte que Dieu se fâcha, ou qu’il se repentit, et la glose avertit que cela doit s’entendre dans un sens figuré, et comme s’il y avait : Dieu agit comme s’il était en colère, etc.

Le texte de l’Écriture se met par opposition aux traductions qui en ont éte faites. Ainsi le texte hébreu de l’Ancien Testament et le texte grec du Nouveau sont comme les sources d’où sont sorties toutes les traductions. C’est à ces sources qu’il faut recourir pour bien connaître le sens des traductions.

Le texte original de tous les livres de l’Ancien Testament qui sont reçus dans le canon des Juifs est l’hébreu. Mais l’Église chrétienne reçoit aussi comme canoniques certains autres livres de l’Ancien Testament dont le grec passe pour l’original : par exemple, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Tobie, Judith, les Machabées, les chapitres 13 et XIV de Daniel, les additions qui sont à la fin du livre d’Esther, et cette partie du chapitre 3 de Daniel qui est depuis le vers. 24 jusqu’au vers ; 91. Tobie, Judith, l’Ecclésiastique, et apparemment le premier livre des Machabées ont été écrits originairement en syriaque ou en hébreu mêlé de chaldéen et de syriaque ; mais comme les originaux écrits en ces langues ne sont pas parvenus jusqu’à nous, le Grec qui est la plus ancienne version, est regardé comme l’original. Nous n’avons aucune preuve certaine que le livre de la Sagesse et le second des Machabées aient été écrits originairement ni en syriaque ni en hébreu.

Le texte original des livres du Nouveau Testament est le grec, quoiqu’il soit certain que saint Matthieu a écrit son Évangile en hébreu, et que quelques-uns croient que saint Marc a écrit son Évangile en latin, et que saint Paul a écrit son Épître aux Romains en latin, et celle aux Hébreux en hébreu. Mais comme le texte hébreu original de saint Matthieu est perdu, et qu’on a de très-bonnes preuves que tous les autres livres du Nouveau Testament ont été écrits en grec, le grec passe pour la langue originale de tout le Nouveau Testament.

Pour le texte samaritain : Voyez ci-devant Samaritains.

Quoiqu’on ne puisse soutenir que les textes originaux, tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, soient entièrement exempts de fautes, il faut toutefois convenir qu’ils sont parfaitement authentiques, et que les fautes que la longueur des siècles ou la négligence des copistes ont pu y faire glisser ne sont pas de telle conséquence, qu’elles doivent les faire regarder comme des sources gâtées et des monuments sans autorité. Ces fautes ne sont pas en grand nombre, elles ne sont pas de grande importance, elles ne touchent point au fond des choses. Ce sera, par exemple, quelque date, quelque nom propre, quelque nom de ville ou chose pareille qui seront altérés ou changés. Défaut que l’on petit aisément corriger, ou par le moyen des anciens exemplaires manuscrits, ou par les anciennes versions faites avant que ces fautes fussent survenues dans le texte. Quelques anciens pères ont accusé les Juifs d’avoir corrompu exprès plusieurs pesages de l’Ancien Testament, qui étaient trop favorables à Jésus-Christ ; mais cette accusation a été mal soutenue. Les passages qu’on les accuse d’avoir ôtés du texte n’ont apparemment jamais été dans l’Hébreu. Enfin ce sentiment est aujourd’hui presque entièrement abandonné de tous les critiques. Voyez saint Jérôme sur le chapitre 6 d’Isaïe ; Eusèbe, III chapitre x, Histoire Eccl. ; saint Aug., livre 15 chapitre 13 de Civit. Dei, etc.

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