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Ce terme se prend ordinairement pour la mesure du mouvement, ou pour la durée d’une chose, de même qu’en notre langue et en toutes les autres. Il se prend aussi pour le moment favorable de faire ou de ne pas faire quelque chose. Le temps de quelqu’un signifie le temps de sa venue (Isaïe 25.1). Jésus-Christ parlant du temps de sa mort, dit que son temps n’est pas encore venu (Jean 7.6-7).
Le temps de la vengeance de Dieu est quelquefois appelé le temps du Seigneur, le temps de sa visite (Jérémie 50.27-31).
Racheter le temps, se trouve dans Daniel (Daniel 2.8). Et saint Paul aux Éphésiens (Éphésiens 5.16) : Redimentes tempus, quoniam dies mali sunt. Ces expressions peuvent marquer gagner du temps, tirer une affaire en longueur, attendre une meilleure occasion. Ainsi les mages de Nabuchodonosor gagnaient du temps, demandaient du temps au roi, pour expliquer son songe, espérant que son envie se passerait, ou que la mémoire de son songe lui reviendrait. Saint Paul conseille aux fidèles de gagner du temps, parce que les jours sont mauvais ; c’est-à-dire qu’ils laissent passer le temps de la colère des méchants, et qu’ils attendent des circonstances plus favorables.
Le roi Assuérus consulta les sages (Esther 1.13) qui connaissaient les temps, c’est-à-dire qu’il consulta les conseillers instruits de l’histoire, des usages, des lois des Perses. La connaissance de l’histoire est une des principales qualités d’un homme d’État. Comment connaîtra-t-il les intérêts d’un pays dont il ignore les temps, les révolutions, les événements fameux ? Saint Jérôme, dans sa traduction, lit : Il consulta les sages qui étaient toujours auprès de lui, selon la coutume des rois. Le paraphraste chaldéen veut qu’il ait consulté les enfants d’Issachar, habiles dans la science des temps et des saisons. Moïse dit que ceux de cette tribu inviteront les peuples à venir à la montagne (Deutéronome 33.18-19) : Populos vocabunt ad montem. Ils seront d’habiles astronomes et sauront exactement les jours de fêtes, ils inviteront leurs voisins à se rendre à Jérusalem, à la montagne sainte.
Jésus-Christ dit à ses apôtres qui lui demandaient s’il rétablirait bientôt le royaume d'Israël (Actes 1.7) que ce n’est point à eux de savoir les temps et les moments que le Père céleste a mis dans sa puissance. Ils croyaient encore que le royaume du Messie était temporel ; mais dans la suite ils furent détrompés, et le Saint-Esprit qu’ils reçurent à la Pentecôte leur apprit que le règne parfait du Messie, le rétablissement de toutes choses, n’arriverait qu’à la fin du monde. Saint Pierre, parlant aux Juifs, appelle ce temps (Actes 3.20-21) tempus refrigerii, et tempus restitutionis omnium. Et saint Paul aux Thessaloniciens (1 Thessaloniciens 5.1) se sert à-peu-près des mêmes termes dont Jésus-Christ s’était servi en parlant à ses apôtres de son dernier avènement. De temporibus autem et momentis, dit cet apôtre, non indigetis ut scribamus vobis, car vous savez que le jour du Seigneur viendra comme un voleur de nuit.
Tempus et tempora et dimidium temporis, dans Daniel (Daniel 12.7) et dans l’Apocalypse (Apocalypse 12.14), marquent les trois ans et demi que durèrent les persécutions contre les Juifs du temps d’Antiochus Épiphane, et des chrétiens du temps de Dioclétien.
Tempus, un an ; tempora, deux ans ; dimidium temporis, un demi-an. Dans le même Daniel septem tempora sont pris pour sept ans (Daniel 4.13) : Donec septem tempora mutentur super eum. Cela marque les sept années que dura la métamorphose du roi Nabuchodonosor. Dans Ézéchiel (Ézéchiel 4.10-11) : Vous mangerez ces trois cent quatre-vingt-dix pains, pendant les trois cent quatre-vingt-dix jours que je vous ai marqués. Depuis un temps jusqu’un autre temps, depuis le commencement de ce terme jusqu’à la fin.
Tempus acceptabile, tempus beneplaciti, tempus placitum, tempus visitationis, le temps de la faveur, de la bonté et de la miséricorde de Dieu, opposé à tempus furoris, tempus correctionis, tempus malum ; tempus ultionis, au temps de la colère, de la vengeance, au temps mauvais, etc.
Tempus nostrum se met pour le temps de la mort (1 Machabées 9.10). Les démons se plaignent que Jésus-Christ est venu pour les tourmenter avant le temps (Matthieu 8.24), c’est-à-dire avant le jugement dernier, auquel les démons seront pour toujours précipités dans le feu qui leur est préparé. La plénitude des temps (Galates 4.4), marque le temps de la venue du Messie. Les derniers temps marquent aussi quelquefois le temps du Messie, et quelquefois le jugement dernier, et le temps de la persécution de l'Antéchrist. Ante tempora sœcularia (2 Timothée 1.9 Tite 1.2) ; dans saint Paul, marque l’éternité qui a précédé le temps et la création du monde. Avant le monde il n’y avait proprement point de temps ; les temps qui s’écoulent depuis Adam jusqu’à nous sont tempora soecularia, le temps des siècles, opposé au temps de l’éternité, qui a précédé la création, et qui est un temps improprement dit.
Nous lisons dans le psaume (Psaumes 30.16) : Mon sort est entre vos mains. Mais l’Hébreu : Mes temps, la durée de ma vie sont entre vos mains : Plusieurs exemplaires latins lisent de même, comme les psautiers romains, de Saint-Germain-des-Prés, et celui de Saint-Pierre de Chartres.
David dit qu’il ne donnera aucun repos temporibus suis (Psaumes 131.4), jusqu’à ce qu’il ait trouvé un lieu propre pour le temple du Seigneur ; mais en cet endroit tempora signifie les temples. Il veut dire qu’il ne dormira pas en repos, qu’il n’ait bâti, une maison au Seigneur.