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testimonium. Ce terme se prend :
1° Pour le témoignage que l’on rend en justice, en affirmant ou en niant quelque chose lorsqu’on est interrogé juridiquement. L’Écriture condamne le faux témoignage en plusieurs endroits. Voyez (Exode 20.16 ; 23.1).
2° Témoignage se prend pour un monument ; par exemple (Genèse 31.43-47) : Ce monceau de pierres sera comme un témoignage entre vous et moi ; et il fut appelé le Monceau du témoignage. Les tribus d’Israël qui demeuraient au delà du Jourdain érigèrent une espèce d’autel très-élevé au bord du Jourdain (Josué 22.27), pour servir de témoignage et de monument de leur union avec leurs frères, qui demeuraient au deçà de ce fleuve.
3° Témoignage se met souvent pour la loi du Seigneur parce que le Seigneur, en la donnant aux Israélites, les prit à témoin des prodiges qu’il avait faits en leur présence, et exigea d’eux le serment qu’ils lui demeureraient fidèles. Testimonium est en quelque sorte équivalent à juramentum. Ainsi on appelle l’arche du témoignage, parce qu’elle contenait les tables de la loi ; le tabernacle du témoignage, parce que c’était la tente où étaient gardées les tables de la loi. Dans le psaume (Psaumes 118) testimonia est souvent mis pour la loi du Seigneur, pour les merveilles qu’il a opérées et pour les instructions qu’il a données à son peuple.
Testimonium. Saint Jérôme traduit souvent l’hébreu moed par testimonium ; ainsi tabernaculum testimonii, les tentes du témoignage, au lieu que moed signifie plus propremeirt assemblée, convocation, parce que c’est à la porte de cette tente qu’on assemblait le peuple et que Moïse lui signifiait les ordres du Seigneur.
Testimonium se prend quelquefois dans le sens de louange ; par exemple, on dit que Corneille le Centenier avait bon témoignage de toute la nation des Juifs (Actes 10.22). Et ailleurs (Actes 6.3) Des hommes de bon témoignage ; des personnes de qui tout le monde dit du bien.
Quelquefois l’arche d’alliance est nommée absolument testimonium ; parce qu’elle renfermait les tables de la loi ou du témoignage. Par exemple, il est dit qu’Aaron mit un gomor de manne dans le témoignage (Exode 16.34). La Vulgate lit, in tabernaculo ; mais l’Hébreu lit, in testimonio. Dans le 2e des Rois, le livre de la loi (2 Rois 11.12) ou le volume qu’on avait accoutumé de mettre sur la tête du roi au jour de son couronnement, est nommé testimonium. Isaïe (Isaïe 8.16) appelle testimonium un écrit qu’il avait fait par l’ordre du Seigneur, et dans lequel était contenue une prophétie qu’il avait prononcée et écrite en présence de deux témoins. Dieu lui dit de la sceller jusqu’au temps marqué : Liga testimonium, signa legem, etc.
Dans le Nouveau Testament, testimonium est mis pour le témoignage qu’on rend de la probité de quelqu’un. Jean-Baptiste est venu pour rendre témoignage à la lumière (Jean 5.31), pour annoncer que Jésus-Christ est venu, pour assurer qu’il est le vrai Messie et Jésus-Christ ; que s’il se rend témoignage à lui-même, son témoignage n’est pas vrai (Jean 5.31), c’est-à-dire on n’est pas obligé de s’en rapporter à celui qui est juge dans sa propre cause et qui annonce ses propres qualités. On présume qu’il se flatte et qu’il veut se mettre en crédit et en honneur. Le Père céleste et les œuvres de Jésus-Christ, aussi bien que Jean-Baptiste, lui rendaient témoignage, et leur témoignage devait passer pour irréfragable.