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Que Dieu donna à Moïse sur le mont Sinaï, étaient écrites par le doigt de Dieu, et contenaient les dix préceptes de la loi, contenus dans le chapitre 20 de l’Exode. On forme plusieurs questions sur ces tables, sur leur matière, leur forme, leur nombre, l’auteur qui les a écrites et ce qu’elles contenaient. Quelques auteurs orientaux en comptent jusqu’à dix, d’autres sept ; mais les Hébreux n’en comptent que deux. Les uns les font de bois, et les autres de pierres précieuses. Ceux-ci sont encore partagés : les uns les font de rubis ou d’escarboucle ; mais la plupart les font d’escarboucle ; ceux qui les font de bois les composent d’un bois nommé sedr ou sédras, qui est une espèce de lot que les musulmans plantent dans le paradis.
Moïse remarque que ces tables étaient écrites des deux côtés (Exode 32.15). Plusieurs croient qu’elles étaient percées à jour, en sorte qu’on pouvait lire des deux côtés ; d’un côté à droite, et de l’autre à gauche. D’autres veulent que le législateur fasse simplement cette remarque, que les tables étaient écrites des deux côtés, parce que pour l’ordinaire on n’écrivait que d’un côté sur les tablettes. D’autres traduisent ainsi le texte hébreu : Elles étaient écrites des deux parties, qui se regardaient l’une l’autre ; parce que étant formées l’une sur l’autre, les deux faces chargées d’écriture se touchaient ; en sorte qu’on ne voyait rien d’écrit en dehors. Il y en a qui croient que les-mêmes dix préceptes étaient écrits dans chacune des deux tables ; d’autres que ces dix préceptes étaient partagés, cinq sur une table, et cinq sur l’autre. Quelques-uns font les tables de dix ou douze coudées.
Moïse dit expressément que les tables dont nous parlons étaient écrites de la main de Dieu : Scriptes digito Dei. Ces derniers termes sont expliqués diversement : les uns l’entendent simplement et à la lettre, elles étaient écrites par l’opération de Dieu même ; d’autres l’entendent du ministère d’un ange, d’autres de l’esprit de Dieu, qui est quelquefois nommé le doigt de Dieu (Exode 8.19 Luc 11.20) ; d’autres l’expliquent de l’ordre que Dieu donna à Moïse de les écrire. Ce sentiment se peut soutenir par (Exode 34.27,28). ou en parlant des secondes tables que Dieu donna a Moïse, Dieu lui commande d’écrire les paroles de l’alliance qu’il a faite avec Israël, et un peu après Moïse raconte qu’il écrivit les paroles de l’alliance sur les tables. Au même chapitre il est dit qu’il tailla deux tables semblables aux premières qu’il avait rompues. D’où saint Augustin et saint Cyprien ont conclu que les secondes tables n’avaient pas été écrites de la main de Dieu, comme les premières. Mais Moïse dans le Deutéronome (Deutéronome 10.4), répétant ce qui est dit ci-devant des secondes tables que Dieu lui donna, marque expressément que Dieu les écrivit. D’où il s’ensuit que ni les unes ni les autres n’ont été écrites par le doigt de Dieu, ou que toutes les deux y ont été écrites ; mais s’il suffit, pour vérifier les paroles de Moïse, que Dieu l’inspira et le remplit de son esprit pour les écrire, il paraît superflu de recourir à un autre miracle.
Les musulmans disent que Dieu commanda au burin céleste d’écrire ou de graver ces tables ; ou qu’il commanda à l’archange Gabriel de se servir de la plume, qui est l’invocation du nom de Dieu, et de l’encre, qui est puisée dans le fleuve des lumières, pour écrire les tables de la loi. Ils ajoutent que Moïse ayant laissé tomber les premières tables, elles furent rompues et que les anges en reportèrent les morceaux dans le ciel, à la réserve d’une pièce de la grandeur d’une coudée, qui demeura sur la terre et qui fut mise dans l’arche d’alliance.
Table des pains de proposition (2). Voyez Autel.
Table du Seigneur (3).
C’est l’autel des holocaustes. Voyez son article. On considérait le Seigneur dans son temple comme un monarque dans son palais. On lui dressait des tables, on lui servait des pains, du vin, du sel, des viandes ; on lui allumait des lampes, on lui brûlait des parfums. Le nom de table de Moïse est plus particulièrement affecté à l’autel des pains de proposition, parce qu’on y servait le pain, le vin et le sel. Malachie (Malachie 1.7-12) se plaint que la table du Seigneur est méprisée, parce qu’on immolait sur l’autel des holocaustes des animaux vils et qui n’avaient pas les conditions que la loi demandait dans les hosties. Dans les livres du Nouveau Testament, la table du Seigneur est le saint autel sur lequel on offre le sacrifice non sanglant du corps et du sang de Jésus-Christ (1 Corinthiens 10.21) et Jésus-Christ dans l’Évangile représente son royaume, le royaume céleste, comme un festin, où les élus sont assis à sa table (Luc 22.50).
Tables du ciel (4). Voyez Ciel.