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stigmata, certaines marques ou incisions que les païens faisaient sur la chair en l’honneur d’une fausse divinité. Ces stigmates s’imprimaient, ou par un fer chaud, ou par une aiguille avec laquelle on faisait plusieurs piqûres que l’on emplissait ensuite d’une poudre noire, violette, ou d’une autre couleur, qui s’incorporait avec la chair, et demeurait imprimée pendant toute la vie. La plupart des femmes arabes ont les bras et les joues chargés de ces sortes de stigmates. Lucien, dans son livre de la déesse de Syrie, dit que tous Les Assyriens portaient de ces caractères, imprimés, les uns sur les mains, et les autres sur le cou. Moïse (Lévitique 19.28) défend aux Israélites de se faire aucune figure ni aucun stigmate sur le corps. L’Hébreu, à la lettre : Vous ne vous ferez aucune écriture de pointes, aucun stigmate imprimé avec des pointes.
Ptolémée Philopator ordonna qu’on imprimât une feuille de lierre, qui est un arbre consacré à Bacchus, sur les Juifs qui avaient quitté leur religion pour embrasser celle des païens. Saint Jean, dans l’Apocalypse (Apocalypse 13.16-17), fait allusion à cette coutume lorsqu’il dit que la bête a imprimé son caractère dans la main droite et dans le front de ceux qui sont à elle, et qu’elle ne permet de vendre ni d’acheter, qu’à ceux qui portent le caractère de la bête, ou son nom, ou le nombre des lettres de son nom.
Enfin saint Paul (Galates 6.17) déclare qu’il porte les stigmates du Seigneur Jésus dans son corps, c’est-à-dire qu’il porte les marques des coups qu’il a reçus pour son amour et pour son service, et qu’il les considère comme autant de stigmates et de marques honorables de sa consécration à son service.
Philon le Juif dit qu’il y a des hommes qui, pour s’attacher au culte des idoles d’une manière plus solennelle et plus déclarée, se font sur la chair, avec des fers chauds, des caractères qui prouvent leur engagement et leur servitude. Procope remarque l’ancien usage des chrétiens, qui se faisaient sur le poignet et sur les bras des stigmates qui représentaient la croix ou le monogramme de Jésus-Christ ; usage qui subsiste encore aujourd’hui parmi les chrétiens d’Orient et parmi ceux qui ont fait le voyage de Jérusalem. Prudence décrit la manière dont les païens se faisaient des stigmates en l’honneur de leurs dieux.