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Ville capitale de la Pentapole, qui servit pendant quelque temps de demeure à Loth, neveu d’Abraham (Genèse 13.12-13), et dont les crimes montèrent à un tel excès, que Dieu la fit périr par le feu du ciel, avec trois autres villes voisines, Gomorrhe, Séboïm et Adama, qui étaient aussi corrompues qu’elle (Genèse 19). [Voyez Josué. addition, paragraphe 13 ; Loth, et addition].
La plaine où elles étaient situées, qui était auparavant belle et fertile, comme un paradis terrestre, fut premièrement enflammée par la foudre, qui mit le feu au bitume dont elle était remplie ; et ensuite inondée par les eaux du Jourdain, qui s’y répandirent, et qui y formèrent la mer Morte, ou le lac de Sodome, nommé aussi le lac Asphaltite, à cause de l’asphalte ou bitume dont il est rempli. On croit que Sodome était une des plus méridionales des cinq villes qui périrent par le feu du ciel, puisqu’elle était voisine de Ségor, qui, comme l’on sait, était au delà de la pointe méridionale de la mer Morte.
On doute si elle était dans le terroir qu’occupe à présent cette mer, on seulement sur son bord. Les prophètes (Jérémie 49.18 ; 50.38) parlent assez souvent de la ruine de Sodome et de Gomorrhe, ou ils y font allusion, et partout ils marquent que ces lieux seront déserts, arides, inhabités ; que ce seront des lieux couverts d’épines et de buissons, une terre de sel et de soufre, où l’on ne pourra ni planter, ni semer (Deutéronome 29.22 Sophonie 2.19). Elles seront, dit Amos, comme un tison qu’on tire d’un embrasement (Amos 4.11), demi-brûlé, et inutile à tout usage. En un mot, dans toute l’Écriture, la ruine de Sodome et de Gomorrhe est représentée comme un des plus grands effets de la colère de Dieu. Josèphe dit qu’autour du lac de Sodome, et aux environs des villes qui furent autrefois ruinées par le feu du ciel, le terrain est tout brûlé, et qu’on y voit encore des effets de ce terrible incendie, et des restes de ces villes malheureuses. Les fruits qui y naissent ont assez belle apparence, et paraissent à la vue bons à manger ; mais ils sont remplis de cendre, et lorsqu’on veut les ouvrir, ils s’en vont en poussière.
Il semble donc que du temps de Josèphe les ruines des cinq villes subsistaient encore. Strabon parle aussi des ruines de Sodome et de son circuit de soixante stades, qu’on voyait au bord de la mer Morte. Les notices font mention expresse de Sodome, ville épiscopale. On trouve un Sévère, évêque de Sodome, parmi ceux de l’Arabie qui souscrivirent au premier concile de Nicée. M.Reland ne peut se persuader que Sodome, ait jamais, été rétablie ; il croit que le nom de Sodome qu’on lit dans les souscriptions du concile de Nicée est une faute de copiste : mais je ne puis être de son sentiment. L’ancienne notice est très-formelle ; elle met la ville épiscopale de Sodome entre Thamar et Engaddi. Étienne le géographe met aussi Engaddi près de Sodome. Ainsi je ne vois pas qu’on puisse révoquer en doute que la ville de Sodome n’ait été rétablie, soit au même endroit où elle était autrefois, ou vis à vis de ce lieu-là ; car encore qu’il me paraisse fort probable qu’elle ne fut pas couverte par les eaux de la mer Morte, et qu’elle était située sur le bord de cette mer, je ne voudrais pas toutefois beaucoup contredire le sentiment commun, qui tient le contraire [Voyez Adama et Pentapole].
Lac de Sodome, ou mer de Sodome. Voyez ci-devant asphalte, lac asphaltite.