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Fils de Jacob et de Lia (Genèse 30.33), naquit l’an du monde. 2247, avant Jésus-Christ 1753, avant l’ère vulgaire 1757. Il était frère utérin de Dina ; et après que Sichem, fils d’Hémor, l’eut déshonorée de la manière que nous avons dit sous les articles de Ducs et de Sichem, Siméon et Lévi (Genèse 34.25) entrèrent en armes dans Sichem, et égorgèrent tous les hommes qu’ils y trouvèrent, et emmenèrent leur sœur dans la maison de Jacob. On croit que Siméon fut un de ceux qui témoignèrent plus d’animosité contre Joseph, son frère, et qu’il avait conseillé à ses autres frères de le tuer (Genèse 37.19). On fonde cette conjecture sur ce que Joseph le retint prisonnier en Égypte (Genèse 52.25), et qu’il le traita avec plus de rigueur que ses autres frères. Jacob au lit de la mort (Genèse 49.5) témoigna son indignation contre Siméon et Lévi, et maudit la violence qu’ils avaient exercée contre les Sichémites : À Dieu ne plaise, dit-il, que mon cime participe à leurs mauvais desseins, et que ma gloire entre jamais dans leur assemblée, parce que dans leur fureur ils ont tué un homme, et que dans leur ressentiment ils ont percé la muraille. Que leur fureur soit maudite, parce qu’elle est opinidtre ; et que leur colère soit en exécration, parce qu’elle est dure et cruelle. Je les diviserai dans Jacob, et je les disperserai dans Israël
En effet, les tribus de Siméon et de Lévi Rirent dispersées dans Israël, puisque Lévi n’y eut jamais de lot ni de partage fixe, et que Siméon ne reçut pour partage qu’un canton que l’on démembra de la tribu de Juda (Josué 19.1-2), et quelques autres terres qu’ils allèrent conquérir dans les montagnes de Séir et dans le désert de Gader (1 Chroniques 4.27-39, 42). Le Targum de Jérusalem et les rabbins, suivis de quelques anciens Pères, croient que la plupart des scribes et des savants dans la loi étaient de la tribu de Siméon ; et que comme ces personnes étaient répandues dans tout Israël, l’on vit par là l’accomplissement de la prophétie de Jacob, qui portait que Siméon et Lévi seraient dispersés parmi leurs frères. Judith (Judith 9.2), semble approuver l’action de Siméon ; mais elle n’approuve que son zèle, et non pas les autres circonstances de son action.
Le Testament des douze patriarches porte que Siméon mourut âgé de cent vingt ans ; que c’était un homme intrépide, impitoyable, dur ; qu’il avait conçu une forte aversion contre Joseph, son frère, parce que Jacob, son père, l’aimait plus qu’aucun de ses autres fils ; que Juda, ayant mieux aimé vendre Joseph que de le faire mourir, Siméon en eut une telle colère contre Juda, qu’il l’aurait tué si Dieu ne l’eût empêché, en permettant que sa main devînt sèche ; que Siméon néanmoins s’étant humilié devant Dieu, le mouvement de sa main lui fut rendu au bout de sept jours. Cet auteur ajoute que Siméon fût enterré à Hébron, et que ses fils l’y portèrent en secret pendant la guerre des Égyptiens. Mais on sait quel fond on doit faire sur le témoignage d’un tel livre.
Les fils de Siméon furent (Exode 6.15) Samuel, Jamin, Ahod, Jachim, Sohar et Saül. Leurs descendants étaient au nombre de cinquante-neuf mille trois cents combattants, lorsqu’ils Sortirent de l’Égypte (Nombres 1.22) ; mais il n’en entra que vingt-deux mille deux cents (Nombres 26.14-15) dans la terre promise, les autres périrent dans le désert, à cause de leur murmure et de leur impiété. Le partage de Siméon (Josué 19) était au couchant et au midi du lot de Juda ; ayant la tribu de Dan et les Philistins au septentrion, la Méditerranée au couchant et l’Arabie Pétrée au midi.
Aïeul de Mattathias, pere des Machabées, de la race des prêtres et des descendants de Phinées (1 Machabées 2.1).
Un des Israélites qui répudièrent leurs femmes après la captivité, parce qu’elles étaient d’une nation étrangère (Esdras 10.31)
Saint vieillard qui était à Jérusalem, rempli du Saint-Esprit, et attendant la rédemption d’Israël (Luc 2.25-26). Le Saint-Esprit lui avait promis qu’il ne mourrait point qu’il n’eût vu auparavant le Christ du Seigneur, il vint donc au temple, poussé par une inspiration surnaturelle, dans le moment que Joseph et Marie y présentèrent Jésus-Christ pour obéir à la loi. Alors Siméon prit l’enfant entre ses bras, rendit grâces à Dieu, et dit : C’est maintenant, Seigneur, que vous laissez aller votre serviteur en paix, suivant votre parole ; puisque mes yeux ont vu le salut que vous avez préparé à la vue de tous les peuples, pour être la lumière des nations et la gloire de votre peuple d’lsrad. Après cela Siméon bénit Joseph et Marie, et il dit à Marie, en lui rendant l’enfant Jésus. Celui-ci est établi pour être la ruine et la résurrection de plusieurs dans Israël ; il sera comme un signe auquel on contredira, un but contre lequel on tirera, et votre âme sera comme percée d’un glaive de douleur, afin que les pensées qui sont dans le cœur de plusieurs soient manifestées. C’est là tout ce que l’Évangile nous apprend de ce saint homme. On croit avec raison qu’il mourut bientôt après avoir rendu ce témoignage à Jésus-Christ.
Un ancien auteur nominé Celse, qui a fait une préface sur la dispute entre Jean et Papisque, qui est perdue, dit que Siméon était aveugle, et qu’ayant reçu Jésus-Christ entre ses bras, il recouvra la vue, et rendit témoignage au Sauveur, en présence de tout le peuple. D’autres croient que Siméon était prêtre, et qu’il prit en cette qualité le Sauveur entre ses bras, comme un premier-né qui appartenait au Seigneur ; et qu’ensuite il le rendit à ses parents, après qu’ils l’eurent racheté selon la loi. En effet, plusieurs anciens prétendent qu’il était prêtre ; mais d’autres le nient avec beaucoup de raison. Le silence seul de l’Écriture dans cette occasion en est une assez bonne preuve, puisque apparemment elle n’aurait pas oublié une circonstance comme celle-là.
Léon Allatius, dans sa dissertation sur les écrits des Siméon, rapporte plusieurs particularités qui arrivèrent, dit-on, lorsque Siméon vint au temple pour voir le Messie. Il remarqua parmi les autres mères qui apportaient leurs enfants au temple la sainte Vierge toute rayonnante de lumière. Alors écartant la foule, il alla droit à elle, la combla de bénédictions, prit l’enfant Jésus entre ses bras, et dans son enthousiasme prononça le cantique : Nunc dimitiis, etc. Nicéphore raconte que Siméon mourut aussitôt qu’il eut rendu l’enfant Jésus à sa mère ; et saint Épiphane ajoute que les prêtres hébreux ne voulurent pas lui donner la sépulture, parce qu’il avait parlé trop avantageusement du Sauveur. On comprend bien que ces sortes de traditions ne sont rien moins que certaines.
On a prétendu que Siméon qui reçut Jésus-Christ entre ses bras était le même que Siméon le Juste, fils d’Hillel, et maître de Gamaliel, qui eut l’honneur d’avoir saint Paul parmi ses disciples. On dit de plus que Siméon expliquant un jour ce passage d’Isaïe : Une vierge concevra et enfantera, etc., et ne pouvant pénétrer la profondeur de ce mystère, il lui fut révélé qu’il ne mourrait point qu’il n’en eût vu l’accomplissement. D’autres ont avancé une chose encore plus incroyable ; savoir, que ce Siméon était un des septante interprètes qui traduisirent la loi d’hébreu en grec, sous le règne de Ptolémée Philadelphe ; et qu’étant parvenu à l’endroit d’Isaïe dont nous venons de parler, il eut quelques sentiments d’incrédulité ; mais que le Saint-Esprit lui promit qu’il en verrait l’exécution avant sa mort. Toutes ces circonstances, ajoutées à la vraie histoire de Siméon, font voir quel est l’esprit des nouveaux Grecs, et quelle-foi on peut ajouter à leurs récits.
Les plus anciens Martyrologes latins mettent la fête de saint Siméon le cinquième de janvier. D’autres la mettent le deuxième ou le quatrième de février. Usuard et Adon la placent au huitième d’octobre ; ce qui a été suivi par le Martyrologe romain. Le Ménologe publié par Canisius joint sa fête à celle de la Purification de la Vierge. Ceux de Venise et d’Hughelle la fixent au lendemain. On montrait autrefois son tombeau dans la vallée de Josaphat, près de Jérusalem. Ses reliques furent, dit-on, transportées de Constantinople à Venise, vers l’an 1220. Voyez M. de Tillemont, note 6 sur Jésus-Christ.
Fils de Juda et père de Lévi, un des aïeux de notre Sauveur (Luc 3.30).
Ou Simon, cousin germain de Jésus-Christ, évêque de Jérusalem, fils de Cléophas et de Marie, sœur de la sainte Vierge ; apparemment le même que celui dont parle saint Marc (Marc 6.3) sous le nom de Simon. Il y a assez d’apparence que Siméon fut un des premiers disciples de Jésus-Christ, et qu’il se mit de bonne heure à le suivre. Saint Épiphane dit que lorsque les Juifs massacrèrent saint Jacques le Mineur, saint Siméon, son frère, leur reprocha cette cruauté. Après la mort de saint Jacques, l’an 62 de Père vulgaire, les apôtres, les disciples et les parents de Jésus-Christ s’assemblèrent pour lui donner un successeur dans le siège de Jérusalem, et ils élurent tout d’une voix saint Siméon pour remplir sa place. Il se retira apparemment avec les autres fidèles à Pela, au delà du Jourdain, pendant les trois années de la guerre des Juifs contre les Romains. Après la ruine de Jérusalem, ils revinrent dans cette ville, et l’Église de Jésus-Christ y parut avec un nouvel éclat, par le grand nombre de miracles que Dieu opéra par leur moyen.
L’empereur Trajan ayant fait faire des recherches exactes de tous ceux qui étaient de la race de David, saint Siméon fut déféré a Attique, gouverneur de la Palestine. Il souffrit divers tourments durant plusieurs jours, au grand étonnement de tout le monde et d’Attique même ; car il avait alors cent vingt ans : enfin il fut crucifié environ l’an 107 de l’ère vulgaire. Il avait gouverné l’Église de Jérusalem environ quarante-trois ans. Les Latins font sa fête le 18 de février, et les Grecs le 27 d’avril. Il eut pour successeur saint Juste dans l’épiscopat de Jérusalem. Voyez M. de Tillemont, Histoire ecclés., tome 2 page 202 et suivants