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Ou Siloa, ou Siloam, fontaine au pied des murs de Jérusalem, du côté de l’orient, entre la ville et le torrent de Cédron. Saint Epiphatie écrit que Dieu accorda cette fontaine aux prières du prophète Isaïe : mais elle subsistait longtemps avant ce prophète, et il y a toute apparence que c’est la même que la fontaine du Bogel, ou du foulon, qui est connue dans Josué (Josué 15.7 ; 18.16) et dans les livres des Rois (2 Samuel 17.17 1 Rois 1.9). La situation de la fontaine du Regel à l’orient et au pied des murs de Jérusalem, de même que la fontaine de Siloé, nous persuade que c’est la même source car il n’y en avait pas plus d’une de ce côté-là. Josèphe parle souvent des eaux de Siloé. Il dit que quand Nabuchodonosor assiégea Jérusalem, cette fontaine augmenta ses eaux, et que la même chose arriva pendant que Tite fit le siège de cette ville, en sorte qu’au lieu qu’auparavant on n’en pouvait avoir qu’à peine avec de l’argent, pendant le siège elle en fournissait abondamment à l’armée romaine ; et qu’il en restait encore pour arroser les jardins.
Isaïe (Isaïe 8.6) insinue que ses eaux coulaient doucement et sans bruit : Ce peuple dit-il, a méprisé les eaux de Siloé, qui coulent paisiblement, et je ferai venir sur lui les eaux de l’Euphrate, qui sont si rapides et si abondantes, etc [On lit dans Néhémie : Sellum… chef du quartier de Maspha, bâtit la porte de la Source (ou de la Fontaine), ainsi que la muraille de la piscine (ou de l’étang) de Siloé, près du jardin du roi et jusqu’aux degrés qui descendent de la ville de David (Néhémie 3.15).
C’est à cette fontaine que Jésus-Christ envoya l’aveugle-né se laver (Jean 9.71)
Saint Jérôme dit que Jérusalem n’a que la seule fontaine de Siloé d’où elle tire ses eaux ; et encore cette fontaine ne coule-t-elle pas toujours. Mais anciennement il n’en était pas ainsi ; au moins l’Écriture ne nous en donne pas cette idée. Saint Jérôme lui-même dit que les eaux de Siloé rendaient la vallée où elles coulaient très-agréable très-délicieuse, parce qu’elles y arrosaient des bois et des jardins. Monconis dit que l’eau de cette fontaine est un peu salée et n’est point de bon goût. Les rabbins racontent que les prêtres buvaient de l’eau de Siloé lorsqu’ils avaient trop mangé de chair, afin d’aider à la digestion. La salure dont parle Monconis y pouvait contribuer. Saint Jean parle de la piscine de Siloé, nommé Bethzaida, ou plutôt Bethesda. Nous en avons parlé sous le titre de Bethesda.
La source ou fontaine de Siloé est située dans le fond d’une ravine profonde qui coupe, au Nord-Est, la partie inférieure de la montagne de Sion, et se prolonge jusque sur le bord de la vallée du Cédron. À cette ravina aboutissait la cavité ou le vallon qui séparait Sion d’Acra, et que Josèphe appelle des fromagers. cette source ne paraît point avoir été renfermée dans l’enceinte de la ville, si on en juge d’après le texte même de saint Matthieu (Matthieu 23.25). L’Edrisi parle du vallon où est située Siloé, et il le nomme la vallée d’Enfer. Ézéchias paraît avoir construit une piscine à la source de Siloé, et en avoir fait dériver les eaux au moyen d’un aqueduc appelé aqueduc du Roi, pour les amener dans la ville. Barbié du Bocage.
C’est le seul endroit des environs de Jérusalem où le voyageur trouve à mouiller son doigt, à étancher sa soif, à reposer sa tête à l’ombre du rocher rafraîchi de deux ou trois touffes de verdures. Quelques petits jardins plantés de grenadiers et d’autres arbrisseaux par les Arabes de Silhoa, jettent autour de la fontaine un bouquet de pâle verdure. Elle la nourrit du superflu de ses eaux. C’est là que finit la vallée de Josaphat. Plus bas, une petite plaine à pente douce entraîne le regard dans les larges et profondes gorges des montagnes volcaniques de Jéricho et de Saint-Saba, et la mer Morte finit à l’horizon. » Lamartine, Voyage en Orient, tome 1. pages 4.65.
La fontaine de Siloé coule avec une grande lenteur et d’une manière irrégulière, et remplit peu à peu un vaste réservoir, qui la précède extérieurement, et où les femmes de Jérusalem viennent puiser de l’eau… La fontaine de Siloé est l’unique source abondante qui soit dans la ville et à portée. Son eau est d’une qualité très médiocre ; aussi celle que l’on réserve.pour boire est-elle recueillie dans les temps de pluie, et on la conserve avec le plus grand soin dans des citernes fermées à clef. J’allai voir à peu de distance, au pied du rempart actuel de la ville, la grande piscine, dite la piscine probatique. Elle est vaste, mais elle ne peut plus renfermer d’eau. Jésus-Christ y rendit le mouvement à un paralytique. Duc de Raguse, Voyage, tome 3 pages 50. C’est de la piscine probatique que saint Jean parle sous le nom de Bethesda ou Bethzaida. Il ne faut pas confondre avec elle celle de Siloé.
Tour de Siloé. Il est dit dans l’Évangile (Luc 13.4) que la tour de Siloé tomba sur dix-huit hommes, et les écrasa sous ses ruines. On croit que cette tour était près de la fontaine de Siloé, dont nous venons de parler.