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Il est dit dans l’Exode (Exode 18.13), et suivants : Moïse s’assit pour rendre justice au peuple qui se présentait devant lui depuis le matin jusqu’au soir. Et son beau-père ayant vu tout ce qu’il faisait pour ce peuple, lui dit, etc.
Sur quoi M. de Laborde (Commentairesur l’Exode, pages 101, col. 2) s’exprime en ces termes : Moïse s’assit pour juger le peuple.
Attribut de la vieillesse et du rang, la justice s’exerce encore ainsi par le chef et devant la tente. Les conseils qui suivent, et que Jethro donne à son gendre, témoignent d’une longue expérience et d’un habile usage du commandement.
Le texte dit positivement que Moïse était assis, et que ceux qui venaient se soumettes à ses décisions étaient debout. Était-il, à la manière du peuple égyptien, des Orientaux et des Arabes du désert, accroupi sur ses pieds ?
Nous trouvons, dans les peintures égyptiennes et dans les monuments de sculpture de ce peuple si laborieux, des exemples de toutes les postures que prennent aujourd’hui les Orientaux ; elles étaient donc dès lors habituelles.
Mais autant un Turc, de quelque classe qu’il soit, se trouve mal à l’aise lorsqu’on l’oblige à s’asseoir sur une chaise, autant on aurait humilié les gens d’un certain rang ou d’un âge respectable, si on ne leur eût pas gardé une chaise, comme elles étaient en usage dans l’Égypte, et comme on les plaçait dans toutes les chambres chez les Hébreux (2 Rois 4.10), ou devant la porte de la maison pour prendre l’air (Proverbes 9.14), ou à la table du roi, où chaque chaise avait sa destination, et où celle de David, pendant son absence, lui était réservée (1 Samuel 20.25) ; ou l’un de ces tabourets d’où tomba Sans doute à la renverse le grand prêtre Héli lorsqu’il se cassa la nuque ; ou bien ces sièges élevés qui servaient dans les palais comme chaises de conversation, ou comme trône, ou comme sopha de repos.
La pose accroupie était considérée à-peu-près comme elle l’est aujourd’hui en Orient ; les jambes croisées, c’est l’aisance, la possibilité de s’occuper, tout en étant assis, de lire ; d’écrire, de fumer et de boire le café.
Chacun emploie, à son tour, la pose accroupie sur les talons, quelque respectueuse qu’elle paraisse et quelque haute et superbe que soit la position que l’on occupe. Le grand seigneur l’adopte dans sa prière ; ses ministres l’observent devant lui, leurs subalternes devant eux, et ainsi de suite de degré en degré, depuis le haut jusqu’au bas de l’échelle sociale, depuis le plus puissant jusqu’au plus pauvre, qui ne la quitte pas en demandant l’aumône aux passants.
Quand David s’assit devant l’Éternel, il prit cette posture que les divinités égyptiennes ont toujours.
Une autre pose, encore plus abaissée, est une sorte d’agenouillement assis et de longue durée auquel on peut résister ; les personnages considérables ne la prennent pas, mais on l’observe devant eux pour manifester un respect qui se met quelque peu à l’aise.
Quoi qu’il en soit de ce choix de poses, tant historiques que consacrées par l’habitude, j’aime à me représenter Moïse assis sur un rocher, rapprochant les dissidences, comblant les inimitiés ; mais assis gravement et avec dignité.