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Sepharad
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal Bost

Ce terme hébreu se trouve dans Abdias (Abdias 1.20). Au lieu de Sarepta, le texte hébreu lit Zarephath ; et au lieu de Bosphore, il lit Sepharad. Les Juifs, sous le nom de chananéens, entendent l’Allemagne ; sous celui de Zarphath, la France ; et sous Sepharad, l’Espagne. [Voyez Sarepta]. Le Juif qui montrait l’hébreu à saint Jérôme, l’avait assuré que Sépharad marquait le Bosphore, qui est, disait-il, le pays où l’empereur Adrien avait transporté les Juifs. Les Hébreux d’aujourd’hui entendent l’Espagne sous le nom de Sepharad. Mais il y a beaucoup plus’d’apparence que ce terme signifie quelqu’une des villes de delà l’Euphrate, où les Juifs avaient été transportés ; et peut-être celle de Sippara, ou Sipparat dans la Mésopotamie, uu peu au-dessus de la division de l’Euphrate. Les Septante semblent avoir entendu sous ce nom l’Euphrate, ou la ville d’Ephrata qui est Bethléem ; mais Ephrata ne fait point de sens en cet endroit : Les Juifs de Jérusalem furent certainement conduits au delà de l’Euphrate par Nabuchodonosor. Cyrus les renvoya dans leur pays, et ils y possédèrent les villes du Midi, de l’Idumée et de l’Arabie Pétrée.

Les historiens juifs content que Nabuchodonosor assiègea Jérusalem, aidé de grand nombre d’alliés, qui lui prêtaient des troupes. Un des principaux, à ce qu’ils disent, était Hispanus qui a donné son nom à l’Espagne. Il se trouva à ce siège avec Pyrrhus, son gendre, roi des Grecs. La ville étant prise, il fut aisé de partager le butin et les prisonniers, parce que la ville était séparée par trois enceintes de murailles. Nabuchodonosor prit pour lui tous les ouvriers et gens de métier, qui étaient dans la première enceinte, et donna à Pyrrhus tout ce qui était dans la seconde ; c’était là la demeure de la maison de David et des sacrificateurs. Pyrrhus mena ses prisonniers en Andalousie et de là à Tolède ; les descendants de David passèrent à Séville et dans le royaume de Grenade. Voilà, disent-ils, le dénoûment de la prophétie d’Abdias. Mais comme tout cela est fabuleux, il est inutile de se donner la peiné de le réfuter. Il en est de même d’autres monuments que l’on a, dit-on, trouvés en Espagne, et par lesquels on prétend prouver que le roi Salomon y exerçait son empire. Ce sont des inscriptions faites à plaisir, pour établir un empire chimérique.

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