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Aod, après avoir tué Eglon, roi de Moab, qui opprimait les Israélites, s’en-alla à Séirath (Juges 3.26), qui : était apparemment vers Béthel ou Galgal, près d’un lieu où il y avait des idoles ou des images. Il y a quelque apparence que ces gravures ou, ces inscriptions, qui étaient à Seirah, sont celles que Josèphe a voulu désigner, lorsqu’il a dit qu’il y avait dans la Syriade des colonnes chargées d’inscriptions, qui y étaient dès avant le déluge et qui avaient été faites par lesenfants de Seth. Cette conjecture est proposée et suivie par plusieurs savants hommes, comme Vossius, M. Huet et M. Valois.
Voici ce que Josèphe raconte des colonnes placées à Séirath ou Syriade. « Les descendants de Seth ayant appris qu’Adam avait prédit que le monde périrait une fois par les eaux du déluge et une autre fois par les flammes, résolurent de conserver les découvertes qu’ils avaient faites dans l’astronomie et dans la connaissance des choses célestes ; c’est pourquoi ils érigèrent, deux colonnes, l’une de pierre et l’autre de briques, afin que si le déluge détruisait celle de, briques, au moins celle de pierre subsistât pour instruire les hommes de ce qu’ils voulaient transmettre à ta postérité. Et on dit, ajoute Josèphe, que la colonne de pierre qu’ils avaient érigée, subsiste encore aujourd’hui dans la Syriade. »
Ce récit de Josèphe est confirmé par Manéthon, qui dit que le second Mercure, roi d’Égypte, surnommé Trismégiste, traduisit, ou plutôt transcrivit en lettres communes, ce que fe premier Mercure, ou Thoth avait autrefois fait graver en caractères hiéroglyphiques sur des colonnes qu’il avait fait placer dans la Syriade. Si Josèphe a pris ce qu’il raconte de Manéthon, il l’a visiblement corrompu, puisque les deux Thoth où Mercure sont de beaucoup postérieurs au déluge ; mais il pouvait avoir d’une autre source la tradition qu’il rapporte. M. Valois, dans ses Notes sur Ammien Macelin, conjecture qu’au lieu de Syriadicé gé qu’on lit dans Manéthon, il faut lire Syringicé, de même que dans Ammien Marcellin, qui dit que les anciens, prévoyant un déluge futur, et craignant que la connaissance dés’ cérémonies ne vint à se perdre, creusèrent des lieux souterrains nommés Syringas, avec beaucoup detravail, et en différents endroits, et gravèrent contre les rochers de ces cavernes diverses figures d’animaux qu’ils nommèrent lettres hiéroglyphiques. Pausanias dit qu’il y avait des Syringes, ou creux souterrains à Thèbes d’Égypte, de l’autre côté du Nil, assez près de cette statue de Memnon, qui rendait un son harmonieux au lever du soleil.
De tous ces passages rassemblés et conparés les uns aux autres, il est bien malaisé de tirer une connaissance distincte, ni de ces anciennes inscriptions hiéroglyphiques, dont parlent Ammien Marcellin et Manéthon, et que l’un place dans la Syriade, et l’autre dans les Syringes en la Thébaïde. L’invention des lettres, et en particulier des hiéroglyphes dans l’Égypte, est sans doute plus nouvelle que le déluge ; les deux Thoth sont aussi postérieurs à ce fameux événement ; mais ce que Josèphe nous raconté doit être arrivé avant le déluge ; et s’il est vrai que les colonnes de pierre, dont il parlé, étaient dans la Palestine et à Séirath, il faut qu’elles soient différentes de celles : de Manéthon. Ainsi rien de certain sur tout cela.