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Petit animal ayant la vessie pleine d’un dangereux venin. On peut le distinguer en trois parties : la tête, la poitrine et le ventre. La tête paraît jointe et continue à la poitrine. Il a deux yeux au milieu et deux vers l’extrémité de la tête, entre lesquels sortent comme deux bras, qui se divisent en deux comme les pinces ou les serres d’une écrevisse. Il a huit jambes qui sortent de sa poitrine, dont chacune se divise en six parties couvertes de poil, dont les extrémités ont de petits ongles ou serres. Le ventre se divise en sept anneaux, du dernier desquels sort la queue, qui se divise en sept petits boutons, dont le dernier est armé d’un aiguillon. Il y en a où l’on voit six yeux, et d’autres où l’on en découvre huit fort visibles. La queue est longue et faite en manière de patenôtre attachée bout à bout, l’une à l’autre, la dernière plus grosse que les autres, et un peu plus lotigue, à l’extrémité de laquelle il y a quelquefois deux aiguillons qui sont creux, remplis de venin froid, qu’il jette dans la partie qu’il pique.
Le scorpion est de couleur noirâtre comme de suie ; il chemine de biais, et s’attache si fortement, par le bec et par les pieds, aux personnes qu’il saisit, que bien difficilement on le peut arracher. Il y en a qui ont des ailes semblables à celles de sauterelles, qui volent de régions à d’autres, et qui sont semblables aux fourmis volantes, comme parlent Pline et Strabon. Il y en a de diverses couleurs. Les anciens en ont connu de noirs, de jaunes, de cendrés, de roux, de verts, de blancs, de vineux, de couleur de suie. On dit que la mère fait onze petits qui sont de petits vers ronds, qui ne sont guère plus gros que des poux. La mère les couve, et on assure que quand ils sont couvés, ils tuent la mère qui leur a donné la vie. Ils font plutôt du mal aux femmes qu’aux hommes, et aux filles qu’aux femmes. Ceux qui ont sept nœuds en la queue, sont plus dangereux que ceux qui n’en ont que six.
On assure que dans les pays froids les scorpions ne sont point venimeux, non plus que ceux qui sont de couleur blanchâtre. Le meilleur et le plus sûr remède contre la morsure du scorpion, est de l’écraser sur la plaie. Moïse dit que les Hébreux ont passé dans des déserts affreux, où l’on trouvait le scorpion : (Deutéronome 8.15), et le serpent nommé dipsas. Tertullien, au commencement de son livre intitulé Scorpiaque, a bien décrit le scorpion. [Voyez plus bas]. L’Hébreu lit hakarab ou akrab ; d’où vient le nom d’Acrabatène, donné à un canton de la Palestine, et la montée d’Acrabim, ou des Scorpions.
Dans l’Écriture les scorpions, dans un sens figuré, marquent les méchants : Vous vivez avec des méchants et des mutins, vous habitez avec des scorpions, dit le Seigneur à Ézéchiel (Ézéchiel 2.6). Celui qui lient une mauvaise femme est comme celui qui prend un scorpion, dit l’Ecclésiastique (Ecclésiaste 26.10). Il court risque d’être infecté de son venin. Le même auteur met les scorpions parmi les instruments de la vengeance du Seigneur(Ecclésiaste 39.36). Saint Jean, dans l’Apocalypse (Apocalypse 9.3-5), décrit fort bien les qualités du scorpion et la douleur que cause sa morsure : Il sortit du fond du puits de l’abîme une nuée de sauterelles qui avaient la même puissance que les scorpions de la terre : il leur fut donné, non de tuer, mais de tourmenter pendant cinq mois. Le tourment qu’elles causent est comme celui du scorpion, quand il a piqué un homme. Ils désireront la mort et ne la trouveront point, etc.
Sorte de fouets armés de pointes. Roboam répondit aux Israélites, qui se plaignaient de la pesanteur du joug dont Salomon les avait accablés (1 Rois 22.11, 14 2 Chroniques 10.11) : Mon père vous a fouettés avec des verges ; et moi, je vous fouetterai avec des scorpions, avec des verges ou des fouets armés de pointes ou d’épines pointues comme la queue du scorpion. Isidor.
La montée du scorpion (Nombres 3.44), ou la Montée d’Acrabim, était vers l’extrémité de la mer Morte, au midi de la tribu de Juda. Quant à l’Acrabatène située dans le pays de Samarie, et qui tirait aussi son nom des scorpions, ou du lieu nommé Acrabim, voyez Acrabim et Acrabatène.
Machine de guerre (1 Machabées 6.51), avec laquelle on lançait des flèches. On donnait aussi à ces flèches le nom de scorpions. Cette machine est décrite en ces termes par Tertullien, au commencement de son livre intitulé Scorpiaque.